Logo de ticket - Boutique

Le carré final, symbole du Hockey Féminin (P-Y Gerbeau, G.Tarlé, M.Guillou)

07 Avr 2022 16:30   /   A LA UNE, ZONES, LIGUES, CLUBS

 

Le carré final du Championnat Féminin Élite avait lieu le week-end dernier à Toulouse-Blagnac. L’équipe de Tours a été sacrée championne d’un tournoi disputé, symbole du développement du Hockey féminin en France. Présents, Pierre-Yves Gerbeau, président de la FFHG, Grégory Tarlé, entraîneur de l’équipe de France féminine, et Michel Guillou, président du club organisateur de Toulouse-Blagnac, reviennent sur l’événement.


Pierre-Yves Gerbeau, président de la FFHG

Pierre-Yves, vous étiez ce weekend à Toulouse pour assister au carré final du championnat de France de hockey féminin. Que faisiez-vous sur place ?

J’ai repris la présidence de la fédération en septembre du fait de l’incompatibilité réglementaire pour Luc Tardif de cumuler cette fonction avec celle de président de la fédération internationale. A ce titre, je trouve normal que le président honore les différents championnats en assistant autant que possible aux finales et remette les récompenses. C’est faire honneur à nos sportives/sportifs et je suis ravi que la première occasion à s’être présentée concerne des sportives. Le week-end s’est parfaitement déroulé, grâce notamment à l’organisation du club de Toulouse-Blagnac et à Isabelle Mer, présidente du directoire du tournoi, que je remercie. 

Le hockey féminin, c’est important pour la fédération ?

Bien sûr. La progression de nos équipes de France féminines, en seniors comme en U18, démontre l’efficacité de ce que nous avons mis en place depuis la création de la fédération, tant en termes de croissance du nombre de licenciées que de résultats. Ça n’est pas notre directrice technique nationale, Christine Duchamp, qui me démentira. L’organisation de journées portes ouvertes pour faire découvrir la pratique du hockey sur glace par des jeunes filles est un franc succès grâce à l’investissement des clubs qui ont compris qu’il y avait une belle carte à jouer sur ce vecteur. Et pour le haut niveau, la création du pôle France à Chambéry, aujourd’hui installé au centre national de Cergy, est une réussite totale. Quant à notre politique d’accompagner nos meilleures joueuses afin qu’elles puissent s’installer dans des championnats étrangers réputés ne fait que renforcer le niveau compétitif de nos équipes de France. Enfin, l’organisation du championnat, qui a longtemps décerné le titre à l’équipe de Cergy, connait aujourd’hui un réel engouement et voit de nouvelles équipes arriver au sommet comme Tours cette année qui est champion de France pour la deuxième fois après 2019.

La qualification olympique des féminines est passée à un but…

Grosse déception pour nos internationales et leur staff mais énorme respect de notre part pour le parcours exceptionnel qu’elles ont accompli au TQO. On savait que la place pour Pékin risquait de se jouer le dernier jour contre la Suède mais encore fallait-il ne pas se rater contre la Corée du Sud en ouverture et surtout la Slovaquie le lendemain. Nos filles ont sur ces deux matchs rendu une copie parfaite. La finale opposait donc la France à la Suède, classée 5ème nation mondiale il y a deux ans. Les bleues furent exemplaires et ne cédèrent que d’un but après avoir eu des occasions d’égaliser encore en toute fin de partie. Je peux dire qu’en tant que président de la fédération, je suis très fier d’elles qui ont porté le maillot tricolore avec engagement, dignité et combativité. Parions que ça n’est que partie remise !

Comment comptez-vous agir à l’avenir pour encore faire progresser le hockey féminin français ?

Notre modèle pour que les filles soient compétitives au haut niveau a fait ses preuves. Pour autant, nous travaillons sur un volant de joueuses trop restreint pour espérer pouvoir franchir un cap et nous installer durablement dans l’élite et rivaliser avec les meilleures nations. La fédération doit donc, en concertation avec les ligues et les clubs, renforcer les actions permettant de recruter de nombreuses nouvelles jeunes joueuses. Si la mixité est un atout en matière de développement de nos joueuses du fait de jouer avec et contre des garçons, il leur manque certainement une forme d’identité féminine quand elles ne sont pas suffisamment nombreuses pour constituer une équipe féminine dans leur club. D’où l’intérêt de pousser le recrutement.

Le point d’orgue de cette saison sera le championnat du monde féminin Division 1A organisé à Angers du 24 au 30 avril. Quel résultat escomptez-vous pour les Bleues ?

Ce championnat du monde à Angers nous l’attendions depuis trois ans. Deux années de suite la compétition a été annulée par l’IIHF du fait de la pandémie. Ça sera donc pour 2022 ! Un grand merci au club angevin, tout particulièrement à son président Mickaël Juret, qui a su patienter et verra ses efforts en tant qu’organisateur enfin récompensés. Prévu à six équipes, le tournoi réunira finalement France – Norvège – Autriche – Slovaquie – Pays-Bas, la Suède étant qualifiée par l’IIHF pour le championnat Élite suite à l’exclusion de l’équipe russe.

Au vu de ce que nos filles ont produit comme qualité de jeu au TQO, j’ai très bon espoir que nous terminions à la première place qualificative pour accéder au championnat du monde élite la saison prochaine. Et j’avoue que le titre de championnes du monde, viendrait couronner l’excellent travail du groupe dirigé par Grégory Tarlé, Sébastien Roujeon et Emmanuel Colliot, offrir à la fédération une distinction qui honorerait le hockey français.


Gregory Tarlé, sélectionneur de l’équipe de France féminine

Grégory, qu’avez-vous pensé du carré final ?

Tout d’abord je voudrais adresser un grand bravo au club de Toulouse et à la ligue Occitanie pour l’organisation ! Sur la glace, le niveau de jeu était intéressant sur ce carré final. Il permet surtout aux joueuses de s’affronter entre elles et d’avoir de belles responsabilités dans le jeu, ce qu’elles ont moins avec les équipes mixtes. Le niveau est hétérogène avec des jeunes joueuses, des anciennes qui ont fait une belle carrière et d’autres qui sont là juste pour le plaisir de joueur. Le championnat a maintenu sa compétitivité malgré deux années difficiles de crises sanitaires et c’est une bonne chose.

En quoi se rendre à Toulouse était essentiel pour vous, sélectionneur des Bleues ?

L’entraîneur national se doit d’avoir une visibilité sur les finales du championnat de France. C’est important pour moi aussi de voir certaines joueuses de l’équipe de France avec leur club. Il y a aussi des jeunes joueuses qui débutent leur carrière et commencent à être éligibles chez les Bleues. Prenons exemple sur une jeune U15. Elle aura des responsabilités sur la glace, sera capable d’affronter d’autres joueuses et aura donc naturellement plus de perspectives d’avenir. La mixité peut parfois éloigner certaines joueuses de leur développement vers le haut niveau féminin. Le championnat élite est un bon complément pour ces joueuses afin de continuer leur développement.


Michel Guillou, président du club hôte de la compétition Toulouse-Blagnac

Pourquoi le club de Toulouse s’est-il montré volontaire pour accueillir ce carré final ?

Quand votre équipe se qualifie pour le carré final d’une compétition et que vous n’êtes pas blasés, c’est normal de candidater à son organisation ! Il s’agit ici d’une équipe de Ligue, mais d’une petite ligue où rien ne se passe sans collaboration entre les clubs. En Occitanie, nous sommes tous très fiers du parcours des Rafales !

Comment cela a t’il été rendu possible ? 

Nous avons reçu un soutien quasi immédiat des municipalités de Toulouse et Blagnac pour l’organisation de l’événement. Le département de Haute-Garonne et la Région Occitanie ont également manifesté leur intérêt pour cette compétition. Grâce à la réactivité des collectivités, nous avons pu présenter un dossier de candidature et nous préparer. Sur l’aspect sportif, nous tenions à remercier Isabelle Mer qui a assuré le rôle de responsable du tournoi pour la fédération (présidente du directoire du tournoi).

Que fait le club pour développer à son échelle le hockey féminin ?

Etre inclusif et communiquer ! Nous avons déjà des filles dans toutes les catégories mineures, avec environ 10% de l’effectif. Etre inclusif, cela consiste à activement chercher des solutions pour que tout le monde trouve sa place, en réglant les petits détails logistiques (vestiaires, douches) jusqu’à l’adaptation du parcours sportif (sous-classement) ! La communication est essentielle, notamment dans le recrutement, pour que les jeunes filles et leurs parents viennent découvrir en confiance ce sport collectif qui a fait de la mixité une règle. L’organisation du carré féminin est un argument tangible à destination de nos futures hockeyeuses.


Résultats du carré final du championnat Féminin Élite ce week-end :

Vendredi 1er avril à Alex Jany (Toulouse) :

  • Occitanie 4-5 Grenoble (1-1 ; 1-0 ; 2-3 ; 0-0 ; 0-1)
  • Tours 4-2 Cergy-Pontoise (1-0 ; 2-1 ; 1-1)

Samedi 2 avril à Jacques Raynaud (Blagnac) :

  • Grenoble 1-5 Tours (1-2 ; 0-3 ; 0-0)
  • Occitanie 3-9 Cergy-Pontoise (1-2 ; 0-2 ; 2-5)

Dimanche 3 avril à Alex Jany (Toulouse) :

  • Grenoble 2-5 Cergy-Pontoise (1-2 ; 1-2 ; 0-1)
  • Occitanie 2-4 Tours (2-0 ; 0-2 ; 0-2)

Classement final

  1. Tours – 9 points 
  2. Cergy-Pontoise – 6 points
  3. Grenoble – 2 points
  4. Occitanie – 1 point