Logo de ticket - Boutique

M.Rihet : « C’est un nouveau challenge pour moi »

01 Juin 2023 15:51   /   A LA UNE, EQUIPES DE FRANCE, EQUIPE DE FRANCE SENIOR FEMMES

 

Après avoir raccroché les patins avec l’équipe France en avril 2022, en participant à la montée en élite au championnat du monde D1A à Angers, notre ex-capitaine assistante Morgane Rihet va à présent se consacrer à une carrière d’entraîneuse en endossant le rôle d’adjointe chez les U18 féminines. Ses années chez les Bleues, le Mondial Elite au Canada, sa reconversion, ses objectifs… retrouvez l’entretien complet de notre ancienne attaquante.

Crédit photo : Théo Bariller-Krine


Dans un premier temps, comment te sens-tu à l’approche de ton premier stage en tant qu’entraîneuse adjointe ?

Je me sens très bien, je suis vraiment contente d’intégrer ce projet là. C’est un nouveau challenge pour moi qui est dans la continuité de ma carrière de joueuse. C’est un stage élargi où il y aura des tests physiques, des entraînements et des matchs internes. Je connais aussi beaucoup de filles de l’effectif, donc il n’y a pas de stresse à avoir. Je suis impatiente de commencer. 

Après avoir arrêté ta carrière internationale il y a un an, que retiens-tu de toutes ces années en bleu ?

On est passé par beaucoup d’émotions mais je ne retiens que de la joie. L’équipe de France m’a énormément apporté dans ma vie personnelle et professionnelle, et aussi en tant que femme. Je m’en souviendrais toute ma vie, j’ai vécu de très belles choses. J’ai également vu une grosse évolution dans le développement du hockey français, notamment dans le développement du hockey féminin. C’est incroyable d’être passée par toutes ces étapes là, durant lesquelles j’ai fait beaucoup de rencontres. En équipe on a aussi réussi à performer année après année grâce à tout le staff et tout le travail de la fédération. J’ai pu finir ma carrière avec un titre (ndlr : la montée en élite à Angers en avril 2022), et ça, ça restera gravé en moi !

(Crédit photos : Olivier Brajon et Théo Bariller-Kriné)

L’année dernière tu finissais en beauté ta carrière internationale avec la montée en élite à Angers. Malheureusement, la mission maintien n’a pas été validée au mois d’avril au Canada par tes anciennes coéquipières. Pour toi, qu’est-ce qu’il a manqué pour se maintenir ?

Je dirais qu’il y avait un manque d’expérience. Six joueuses participaient à leur premier championnat du monde en sénior (Léa Berger, Emma Nonnenmacher, Justine Crousy Théode, Perrine Lavorel, Shana Casanova et Anaé Simon). C’était une grosse étape pour elles, surtout en élite et contre des grandes équipes. La nouvelle génération a beaucoup de potentiel, mais la pression d’un premier mondial peut jouer aussi. Moi qui ai vécu un championnat du monde en élite, à Espoo (FIN) en 2019, je trouve que les sélections se sont développées davantage. Le niveau a évolué. 

Peux-tu nous développer les différentes étapes de ta reconversion ? Qu’est-ce qui t’a donné envie de t’orienter vers cette voie ?

Cela fait déjà quelques années que je suis entraîneuse. Avec la fédération, plusieurs joueurs et joueuses de l’équipe de France, dont moi, ont eu la chance de participer à la première formation DEJEPS SHN (ndlr : une session spéciale pour les sportifs de haut niveau) en 2018, qui dure environ deux ans au lieu de dix mois. Pendant cette formation, j’ai effectué une année à Limoges avant d’aller entraîner à Cergy-Pontoise. Grâce à mes collègues, à Cergy-Pontoise, j’ai beaucoup appris auprès d’eux : j’ai découvert comment gérer un club, comment entraîner les différentes catégories et comment s’adapter aux enfants. Sachant que mes parents sont professeurs, j’ai toujours eu cette notion de partage, de pédagogie, de transmission et de sociabilité. Dans mon rôle de capitaine assistante, j’étais dans la communication avec les filles et j’essayais d’être positive au maximum. Je m’entendais bien avec tout le monde. Je suis une personne assez joyeuse et c’est ce que je voulais transmettre à travers l’équipe de France et les clubs où j’ai entraînés. Le hockey c’est une énorme passion pour moi et j’ai envie de partager aux autres tout ce qu’elle m’a procurée. L’équipe de France maintenant c’est un autre défi. On est plus dans la performance que dans le développement, ce que j’ai pu connaître justement avec les clubs. 

(Crédit photos : Bruno Gouvazé)

Comment sens-tu l’avenir des Bleues avec les nouveaux talents qui émergent ?

Il y a plein de nouveaux talents, c’est une réalité ! A mon époque, il y avait moins de concurrence dans les équipes jeunes. Aujourd’hui, on a un nombre important de joueuses âgées entre 14 et 18 ans, donc il faut se donner de nouveaux objectifs et travailler fort tous les jours. C’est super pour le développement du hockey féminin et pour le futur de l’équipe de France ! Il va vraiment falloir se battre pour gagner sa place. On ne pouvait pas rêver mieux. 

Quelques mots sur le groupe que tu accompagneras durant le stage fédéral ?

Je retrouve Baptiste Arpin (ndlr : l’entraîneur chef de l’équipe de France U18 féminine), qui était auparavant entraîneur vidéo chez les séniors. J’ai notamment travaillé avec lui l’an dernier lorsqu’il était entraîneur de l’équipe U17 de Cergy-Pontoise. Je suis très contente de retravailler à ses côtés. C’est quelqu’un de très professionnel, un passionné, avec qui je peux beaucoup apprendre au vu de son expérience. Il y a un véritable lien entre tous les collectifs féminins de l’équipe de France, donc ça va être également l’occasion de retrouver mon ex-partenaire Marion Allemoz, en charge aujourd’hui des U16 féminines, mais aussi mes anciens entraîneurs Grégory Tarlé et Sébastien Roujon. 

Tu as une longue carrière chez les Bleues. Quelles valeurs comptes-tu mettre en place pour justement accompagner au mieux les jeunes vers l’équipe de France ?

C’est important que le groupe vive bien, qu’il y ait une bonne cohésion, de la communication, une éthique de travail, de la rigueur et de la discipline. Il faut définir des rôles chez les joueuses, même chez les U18, pour les responsabiliser davantage et qu’elles sachent où est-ce qu’elles sont efficaces. Elles doivent avoir une vision plus globale de leurs rôles sur des objectifs bien précis, sans oublier de prendre du plaisir avant tout. 

Quels sont tes futurs objectifs en tant qu’entraîneuse ?

L’un de nos objectifs avec Baptiste Arpin sera de viser une montée en élite lors du prochain championnat du monde en janvier 2024 (ndlr : les Bleuettes ont été récompensées de la médaille de bronze à l’occasion du Mondial D1A à Ritten (ITA) en janvier 2023). Ça serait ensuite un rêve pour moi de vivre un Mondial Elite en tant qu’entraîneuse U18 !


Morgane Rihet en bref :

  • Né le 14 avril 1994 à Paris
  • Carrière en clubs : Cergy-Pontoise (2012-2014), Pôle France Féminin (2014-2019), Cergy-Pontoise (2019-2023)
  • Carrière d’entraîneuse : Équipe de France U18 féminine (adjointe) (depuis mai 2023),
  • Participation à tous les mondiaux de l’Équipe de France féminine depuis 2013.