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EDF – Philippe Bozon : « Faire les JO, c’est mémorable ! »

31 Mai 2021 16:00   /   A LA UNE, EQUIPES DE FRANCE

 

Le sélectionneur de l’équipe de France Philippe Bozon est revenu pour la FFHG sur le tournoi Beat Covid-19 auquel l’équipe de France a participé. Il évoque également les prochaines échéances des Bleus pour préparer le TQO et sa vision des Jeux Olympiques.

Crédit photos : Xavier Lainé / FFHG


Vous avez enfin rejoué un tournoi il y a une dizaine de jours en Slovénie. Pouvez-vous parler de l’importance de cette compétition dans la préparation du TQO ?

Les neuf matches prévus au mois de mai étaient importants. On n’a malheureusement pas joué les deux rencontres contre la Suisse, ce qui est préjudiciable car c’était l’adversaire qui se rapprochait le plus du niveau des Lettons. On va essayer de combler ce manque par la suite, car la physionomie des matches en Slovénie était toute autre : on avait le palet et c’était à nous de faire principalement le jeu. Mais ce tournoi a tout de même fait du bien à tous ceux qui étaient là. Les joueurs avaient besoin de se remettre en tête nos systèmes de jeu. On garde ça frais pour reprendre d’ici deux mois avec de belles intentions.

Les Bleus ont terminé à la 3ème place avec trois succès et deux revers. Que vous a-t-il manqué pour finir plus haut ?

Chaque match a connu la même physionomie. Mis à part contre l’Autriche, on a toujours eu le palet et fait le jeu, mais on a manqué d’efficacité, y compris lors de nos victoires. En monopolisant parfois le palet pendant plus de 70% du temps, on aurait dû gagner sur de plus gros scores. C’est un peu à l’image de ce que l’on voit dernièrement, notamment lors du Mondial Élite qui se dispute actuellement, avec des équipes qui font le jeu mais qui ne remportent pas forcément les matches avec beaucoup d’écart. Il faut savoir faire preuve de patience et croire à ce que l’on fait lors de ce type de match.

Face à la Slovénie, tout s’est joué sur les unités spéciales : on a pris deux buts sur leurs powerplays tout en ne convertissant pas nos situations. On était conscient de posséder certaines lacunes en supériorité numérique car ce n’était pas la priorité. J’attends d’avoir les joueurs sélectionnés pour le TQO pour réellement travailler cette phase de jeu avec les joueurs concernés. Contre l’Autriche, c’était aussi équilibré mais on a mal commencé le match. Les deux derniers tiers étaient plus satisfaisants.

Quelles sont justement les satisfactions de ce tournoi ?

Je trouve qu’on progresse beaucoup dans le jeu défensif. La lecture du jeu, l’aide aux gardiens à voir les tirs, on arrive mieux à mettre en place ce qu’on travaille depuis quelques années. J’ai été satisfait sur ce point-là, on n’a pas pris beaucoup de buts. Les jeunes joueurs ont marqué des points en se comportant très bien, notamment la ligne Jordann Bougro / Loïc Farnier / Kévin Bozon qui a été bonne contre l’Italie et tout au long du tournoi. Voir des jeunes rentrer, bien assimiler le système et avoir du succès, c’est une bonne satisfaction pour nous.

Sur le plan offensif que retenez-vous : la trop faible conversion des tirs cadrés en buts (7,23%), ou bien le fait que 18 joueurs différents aient inscrit au moins un point ?

Sentir que le danger peut venir de partout fait partie de ce qu’on recherche ! Offensivement, toutes les lignes participent maintenant et c’est positif pour l’équipe de France. Les adversaires ne vont pas se concentrer sur une ligne uniquement car on ne met pas « tous nos œufs dans le même panier ». Maintenant il va falloir travailler l’efficacité.  

Le TQO se rapproche de plus en plus. Comment va se passer la préparation des Bleus ?

En juillet on se retrouvera en stage à Cergy-Pontoise pour remettre les joueurs en jambe. La deuxième partie de la préparation se fera en août avec cette fois-ci des matches. D’ici là les joueurs seront suivis par deux préparateurs physiques pour être sûr d’arriver prêt pour le TQO.

Est-ce que les joueurs convoqués pour le stage de juillet à l’Aren’Ice seront les mêmes qui s’envoleront pour Riga ?

Notre vœu est d’avoir l’équipe le plus vite possible et de l’avoir en forme, mais on reste dépendant des clubs étrangers qui doivent libérer nos joueurs. On communique avec eux à ce sujet actuellement. En fonction des réponses on verra si on peut avoir tout le monde dès juillet, et sinon ce sera en août.

Deux de vos adversaires – l’Italie et la Lettonie – jouent actuellement le Mondial Élite. Suivez-vous particulièrement leurs résultats ?

Pas juste les résultats, je regarde les matches (rires) ! J’ai vu notamment leur confrontation de lundi dernier (ndlr : victoire 3-0 de la Lettonie). C’est toujours intéressant de les voir en compétition, là où il y a tous les joueurs et les schémas de jeu travaillés. Je vais continuer à les suivre lors des prochaines rencontres. Ils ont de la chance d’avoir eu ce Championnat du Monde qui leur permet de bien préparer le TQO.

Philippe Bozon

Crédit photo : Xavier Lainé / FFHG

Vous avez participé aux JO 2002, en compagnie notamment d’un de vos adjoints, Yorick Treille. C’est un souvenir que vous évoquez entre vous ?

Pas pour l’instant, mais plus on va rentrer dans la préparation plus on évoquera les Jeux. C’est important que les joueurs prennent conscience du rêve que cela représente. Faire les Jeux olympiques, c’est mémorable ! C’est ce que j’essaie d’expliquer aux joueurs. Le monde entier regarde le sport pendant trois semaines, c’est une fenêtre médiatique incroyable. On rencontre tous les athlètes du monde de différentes disciplines, c’est fabuleux ! Ne pas faire les Jeux dans une carrière c’est un vrai manque, et je souhaite que cette équipe puisse vivre les moments que nous avons vécu par le passé aux JO.

Est-ce que vous avez un souvenir de JO plus marquant que les autres à nous raconter ?

En 2002 je savais que c’était la fin de ma carrière, donc j’ai essayé au maximum de profiter de chaque instant. Mais les Jeux d’Albertville en 1992 m’ont davantage marqué, et pas seulement parce que c’était chez nous ! On a réalisé une très belle performance (ndlr : la France est éliminée en quart de finale contre les États-Unis 4-1), et on n’avait jamais autant parlé du Hockey-sur-glace en France. Cela m’a ouvert aussi les portes de la NHL, donc ils sont forcément plus particuliers pour moi.

Le groupe ressent-il l’importance du TQO et d’une possible participation aux Jeux Olympiques ?

Oui bien sûr. J’ai parlé à Antoine Roussel il n’y a pas longtemps par exemple. Certains arrivent à un âge, la trentaine dépassée, où ce TQO est sûrement leur dernière opportunité de disputer les Jeux Olympiques. Ils en ont bien conscience et tout le monde sera très motivé pour atteindre notre objectif.

Un dernier mot sur les playoffs de NHL. L’équipe de Pierre-Edouard Bellemare vient d’éliminer votre ancienne équipe de Saint-Louis, est-ce que vous voyez l’Avalanche aller au bout cette saison ?

L’Avalanche est bien armé avec une très grosse équipe. Après, beaucoup de choses peuvent arriver. Avant la série Saint-Louis perd un joueur clé et tout d’un coup ce n’est plus la même équipe ! On ne dit pas pour rien que c’est la compétition la plus difficile à gagner. Il y a des candidats très solides partout : Tampa Bay défend son titre, Boston vient de sortir Washington. La route est encore longue mais c’est vrai que l’Avalanche est un des gros prétendants pour le titre.

Entretien téléphonique réalisé le 25 mai 


Philippe BOZON en bref

Né le 30 novembre 1966 à Chamonix (74)

  • Sélectionneur depuis la saison 2018-2019
  • Parcours d’entraîneur : HC Lugano (SUI), HC Sierre (SUI), Épinal, Bordeaux
  • Ancien joueur de l’équipe de France (1987 – 2002), avec notamment 3 participations aux JO
  • Entré au Temple de la Renommée de la FFHG en 2008
  • Entré au Temple de la Renommée de l’IIHF en 2008

Les prochains rendez-vous des Bleus

Dans le cadre de leur préparation au Tournoi de Qualification Olympique, qui aura lieu du 26 au 29 août à Riga, en Lettonie, les Bleus se retrouveront pour une semaine de stage à Cergy-Pontoise, du 25 au 31 juillet.

Puis, ils reviendront à l’Aren’Ice du 14 au 17 août, avant de s’envoler pour Minsk (BLR) et un tournoi 3 Nations où ils défieront la Biélorussie puis le Danemark les 20 et 21 août, ultime étape avant le TQO.

Pour valider leurs billets pour les JO de Pékin 2022, les joueurs de Philippe Bozon défieront successivement la Hongrie le 26 août, l’Italie le 27 août et la Lettonie, le pays hôte, le 29 août.