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L.Meunier & D.Raux : « On voit du potentiel dans le club de Lyon »

21 Déc 2021 09:30   /   A LA UNE, EQUIPES DE FRANCE

 

Après un parcours professionnel vient l’heure de la reconversion et, pour certains, le hockey sur glace n’est jamais bien loin. Laurent Meunier, ancien capitaine de l’Équipe de France, et Damien Raux, ancien international aujourd’hui entraîneur du Lyon Hockey Club, répondent à nos questions concernant leur investissement sur le projet de reprise du club lyonnais.

Crédit photo : X.Lainé / F.Campanatto 


Pourquoi avoir décidé de s’investir dans le Hockey français ?

Laurent Meunier : C’est simple, c’est parce que j’ai toujours été attaché à la France ! Je n’ai plus besoin de le prouver avec le nombre d’années pendant lesquelles j’ai joué pour l’équipe nationale. J’ai toujours été très attaché au hockey français plus globalement, et j’ai toujours eu en tête de m’investir dans le développement de notre discipline. Ensuite pour Lyon, j’y ai joué et y ai passé de très belles années. Quand le club a fait faillite, il y a deux ans, ça m’a touché. Je trouvais dommage qu’il n’y ait pas de hockey à Lyon car c’est une belle ville de hockey. Le projet a commencé à me trotter dans la tête… Et à partir de ce moment-là, je voulais aider et proposer quelque chose en m’entourant d’autres personnes de grandes compétences qui m’accompagnement sur le projet. On a décidé de se lancer pour essayer de faire de Lyon un club solide pour le futur.

Damien Raux : J’ai trouvé que c’était un challenge hyper intéressant car il y a presque tout à refaire. Remonter le club, c’est un projet sur plusieurs années que je trouve très motivant et intéressant, notamment par le fait de suivre l’évolution du club et des joueurs qui y sont. C’est un objectif assez élevé puisque nous avons l’ambition de faire remonter le club dans le haut-niveau.

Comment-vous est venu l’idée de relancer un projet comme celui-ci ?

LM : J’avais toujours comme projet dans la tête d’être propriétaire et de gérer un club. Un soir, on m’a appelé pour savoir si j’étais toujours intéressé par le projet. À l’époque, on parlait de plusieurs clubs, et dans d’autres pays. En réfléchissant de mon côté, je suis revenu avec un autre projet à proposer, qui était celui de Lyon. J’ai alors montré les qualités, les avantages mais aussi les points faibles de la ville et on m’a donné le feu vert. Nous allons pouvoir construire ce projet à l’image de notre vision du Hockey.

Pourquoi avoir choisi Lyon ? La réponse aurait été aussi positive avec un autre club ?

LM : J’ai joué à Lyon et je garde un excellent souvenir de ces années incroyables. Même quand je jouais à Grenoble, je finissais mes études à Lyon. Le choix a été dicté par plusieurs facteurs : c’est en France, à Lyon, et nous voyons potentiel dans ce club.

DR : Difficile à dire, le choix dépend aussi du projet proposé. Évidemment vis-à-vis de la ville je savais déjà qu’il y avait les infrastructures puisque le club a gardé celles utilisées en Synerglace Ligue Magnus. L’équipe repart de zéro, oui, mais pas du tout le club ! C’est une grande aide d’avoir déjà ces fondations. On sait aussi qu’avec une grande ville comme ça, il y a toujours moyen d’attirer du monde.

Damien, l’été dernier, à l’occasion de notre série d’interview  « club des 600 », tu nous disais  « Ça serait dommage de tout couper du jour au lendemain » en parlant du hockey. Tu t’attendais à retrouver ce monde aussi vite ?

DR : Pas du tout honnêtement, j’ai été agréablement surpris quand on m’a proposé ce poste et je n’ai pas mis longtemps à donner ma décision. Le hockey et ses sensations me manquaient.

Après avoir joué ensemble en Équipe de France, vous vous retrouvez dans les coulisses d’un club. C’est un avantage ?

LM : Évidemment que j’aurai du plaisir à travailler avec Damien. Le projet est en cours mais moi personnellement je ne suis pas encore dans l’organisation. On est en pleine écriture de la convention avec le club de Lyon, donc à l’heure actuelle je ne suis pas décisionnaire.

DR : On va dire que c’est toujours plus facile quand on connaît du monde, notamment pour se fixer des objectifs communs, car la communication est plus simple. On n’a plus besoin d’apprendre à se connaître, on sait comment chacun travaille.

Damien, tu es maintenant l’entraîneur de l’équipe, qu’est-ce que tu penses apporter au club en tant qu’ancien professionnel ?

DR : J’espère apporter surtout mon expérience aux jeunes, leur donner la rigueur et l’ambition de réussir. Ça reste des joueurs amateurs, donc on veut leur donner l’envie de travailler comme des professionnels. Moi, le but à la fin de l’année, c’est de garder le plus de joueurs possibles, jouer la montée en D2 et montrer à des joueurs qui n’ambitionnaient pas de jouer à ce niveau que c’est possible.

Laurent Meunier et Damien Raux lors du Mondial 2017 à Paris (Crédit photo : X.Lainé / FFHG)

Quand vous étiez joueur, quelle image aviez-vous du club de Lyon ?

LM : Quand j’y jouais, le club était relativement bon. De ce que je pouvais entendre, les joueurs semblaient très contents de venir jouer à Lyon, c’est une belle et grande ville qui est très appréciée. Il y avait une belle ambiance au sein de la patinoire.

DR : C’est toujours une bonne équipe qui, je pense, a manqué de popularité, notamment par rapport au club de football de Lyon. Ils jouent un peu dans l’ombre du foot et du rugby, mais il y a de fidèles supporters et une belle ambiance à Charlemagne.

Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter à vous et au club de Lyon ?

LM : Continuer à grandir dans le sens où il faut développer le hockey mineur avec les jeunes, mais aussi le hockey féminin et l’équipe première pour remonter en Synerglace Ligue Magnus le plus tôt possible.

DR : Une belle réussite pour le club et monter le plus rapidement en SLM, car je pense que ça serait une belle vitrine pour le club et la ville de retrouver son club dans l’Élite. Le projet est sur plusieurs années donc je compte bien rester le plus longtemps possible.


Philippe Filippi : « On ne veut pas se tromper »

Le président du Lyon Hockey Club est revenu sur l’apport des deux anciens internationaux : « Laurent Meunier et Damien Raux vont assurer la définition des objectifs, leur exécution dans les 5 ans et la constitution de tous les effectifs. Il va falloir aussi créer tout l’écosystème : les contacts et spécialistes à l’étranger par exemple, et tout ça en contact avec l’association. Ils vont donc embarquer toutes leurs expériences (haut-niveau) dans la partie sportive, on a besoin d’avoir ces visions. On veut que les personnes qui constituent ce projet aient une pleine connaissance de l’international, parce qu’on ne veut pas se tromper, on veut être entourés des meilleurs, qui connaissent les championnats étrangers et le fonctionnement des ligues étrangères. »

Concernant le choix de Damien Raux, « au départ il semblait être inaccessible pour nous. Je ne pensais jamais lui envoyer un message ou passer un appel. Ce travail a été fait par Gérald Guennelon qui le connaissait, il a su lui proposer le club en tant que tel mais aussi en lui expliquant les données du projet qui était en cours. Pour moi Damien, c’est le fruit de la réussite du travail de Gérald ! »