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C.Aurard : « Je veux me faire un nom en PWHL »

29 Sep 2023 17:00   /   A LA UNE, EQUIPES DE FRANCE, BLEU(E)S DE L'ÉTRANGER

 

Fraîchement draftée par New York en PWHL, dans la nouvelle ligue professionnelle nord-américaine, Chloé Aurard revient sur la première draft de la ligue, sur ce qui l’attend à New York et sur son programme jusqu’au début du championnat en janvier.

Crédit photo : André Leigh Cardin


Chloé, que ressens-tu après ta signature en PWHL à New York ?

Mes premiers sentiments ont été de la fierté, de l’excitation pour le futur de la ligue et de la joie de faire un grand pas pour ma carrière individuelle. Je suis l’une des plus jeunes joueuses de la ligue donc je vais pouvoir beaucoup apprendre des joueuses expérimentées comme Marie-Philip Poulin et Hilary Knight, des stars de leur équipe nationale. Je vais apprendre beaucoup de chose dans cette ligue et gagner en technique, en stratégie et en expérience notamment. Ce sera un gros défi de me confronter aux meilleures joueuses de la planète tout au long de la saison.

Raconte-nous cette expérience d’une draft.

C’était un peu stressant d’être assise en espérant entendre mon nom appelé par une équipe (rires). L’atmosphère était hors du commun. Il y avait des médias partout. Les plus grandes joueuses de la planète, que l’on voit d’habitude que sur les réseaux sociaux, étaient là en vrai !

Qu’est-ce que ça représente à tes yeux d’être la 3ème européenne draftée ?

C’est une grosse fierté, j’espère être une inspiration et un exemple pour d’autres européennes… et plus spécifiquement pour les Françaises évidemment. Me voir être draftée dans cette ligue prestigieuse, ça peut motiver les jeunes joueuses et leur donner plus de courage pour aller en Amérique du Nord et atteindre elles aussi cette ligue.

Vice-capitaine des Bleues à 24 ans, première française draftée en PWHL : tu es déjà un exemple pour les jeunes joueuses. Quel message tu aimerais leur adresser en particulier ?

Depuis que je suis partie j’essaye de faire passer un seul message : prenez votre chance ! S’il y a une porte qui s’ouvre dès le plus jeune âge, il faut y aller de suite car c’est plus facile d’intégrer l’Amérique du Nord plus jeune. Pour se former et se faire repérer, c’est plus simple. Tous les papiers à remplir font un peu peur… Mais ça vaut le coup de passer par là (rires).

Entre Jade Barbirati, Julia Mespledes et d’autres, beaucoup de joueuses traversent l’Atlantique dernièrement. Que penses-tu de cette tendance ?

C’est super pour l’équipe de France. Il y a beaucoup de joueuses au Canada. Elles vont connaître un jeu différent de la France, à un niveau plus élevé avec des coachs et des systèmes différents. C’est bien d’importer le Hockey français en Amérique du Nord, mais c’est bien aussi en tant que Française de s’imprégner de la culture hockey du Canada ou des Etats-Unis.

Revenons sur la PWHL. Tu te lances dans une nouvelle ligue, avec une nouvelle équipe, dans une nouvelle ville… Comment appréhendes-tu toute cette nouveauté ?

C’est un peu stressant mais j’ai un agent avec qui je communique beaucoup. Il m’aide à bien préparer le futur. C’est une nouvelle ligue donc toutes les joueuses sont dans le même bateau, avec les mêmes appréhensions. Au camp de novembre, on sera toutes nouvelles et beaucoup vont découvrir New York. Je ne serai pas toute seule dans ces conditions, on sera en équipe.

Sais-tu déjà ce que les coachs attendent de toi ?

Nous n’avons pas encore bien discuté avec les coachs. Le staff a vu mes performances et c’est pour ça que j’ai été draftée, donc il connait mes qualités. Ces conversations vont arriver plus tard lorsqu’on parlera vraiment « hockey ».

Quel est ton programme jusqu’au début du championnat ?

Le championnat reprendra en janvier. Nous avons un camp d’entraînement mi-novembre qui durera environ quatre semaines. Nous aurons ensuite une coupure suite à la rivalité Canada – Etats-Unis en décembre. Puis on aura un break jusqu’au début de saison normalement.

Tu t’es fixée des objectifs ?

J’aimerais gagner la Coupe, ce serait bien pour commencer (rires). Mais c’est difficile de penser collectif pour l’instant car je ne connais les joueuses que de nom. Individuellement, j’ai envie de montrer qui je suis, de montrer pourquoi j’ai été recrutée. Je vais devoir gagner ma place pour une première ou deuxième ligne. A moi de montrer que je mérite une place sur ces lignes dès le camp d’entraînement de novembre.

Tu seras la seule Française de la ligue…

Oui, et mon objectif sera aussi de bien représenter notre hockey en PWHL. On a vu certaines vidéos où des journalistes étaient un peu choqués que je passe devant des Nord-Américaines car ils ne savaient pas bien qui j’étais. Je veux montrer qui je suis et me faire un nom dans cette ligue, ça sera déjà pas mal.

Tu arrives en PWHL avec beaucoup de confiance engrangée à la Northeastern University, où tu étais depuis 5 ans. Que retiens-tu de cette période chez les Huskies ?

Je suis arrivée à 18 ou 19 ans, jeune, et je pars à 24 ans. C’était les cinq meilleures années de ma vie. J’ai beaucoup appris sur moi, que ce soit personnellement ou sur le hockey. Aujourd’hui je suis une joueuse complètement différente d’il y a cinq ans.

Sur quel point ?

Là-bas j’ai appris à jouer avec mes qualités, et pas juste jouer. Par exemple, la rapidité est un de mes plus gros points forts et j’ai appris à jouer avec le plus possible. Quand je suis arrivée à Northeastern, je savais que j’avais des qualités mais je ne les avais pas bien identifiées. Maintenant je sais que la vitesse est un réel atout pour moi. Sur la glace, j’essaye de me positionner pour que ma rapidité soit la plus utile possible.

Le dernier Mondial a été difficile pour l’équipe de France, avec une relégation subie à Brampton au Canada en avril.

Je ne dirai pas que c’était une mauvaise expérience, mais c’était une expérience différente des autres. Avec un groupe jeune comme celui qu’on avait, je pense qu’il fallait qu’on passe par là pour se reconstruire. L’objectif est de remonter directement en Élite. Si on remonte après avoir vécu une relégation ensemble, ce seront des expériences communes qui rapprocheront le groupe et serviront à tout le monde.

Chloé Aurard lors du Mondial 2023 de Brampton au Canada (Crédit : André Leigh Cardin)

Il fallait peut-être reculer pour mieux sauter…

C’est ça. J’ai vécu des expériences exceptionnelles avec l’ancienne génération, mais pas que. On a été championne du Monde à Vaujany, mais on a aussi vécu un Mondial à Gratz (ndlr : en Autriche) où on termine dernier avec un seul but marqué. Je suis passée par des expériences plus ou moins bonnes qui m’ont permis d’apprendre. Les revivre avec des plus jeunes me permet de mieux les gérer et aussi de pouvoir partager mon expérience.

Tu vas pouvoir ramener toute l’expérience de la PWHL dans le groupe France.

J’espère vraiment prendre tout ce que je peux de cette ligue pour apporter à l’équipe nationale. Dans l’expérience, la structure, la rigueur, la discipline… Je vais côtoyer les meilleures joueuses canadiennes et américaines donc si je peux ramener un peu de ce qui fait leur force dans notre équipe, je le ferai !

Propos recueillis le 27 septembre


Bleu(e)s de l’étranger. Aurard en PWHL !