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Thomas Thiry : « Représenter notre pays et notre discipline »

11 Mar 2021 12:15   /   A LA UNE, EQUIPES DE FRANCE, BLEU(E)S DE L'ÉTRANGER

Thomas Thiry

 

Vainqueur de sa deuxième Coupe de Suisse fin février grâce à une victoire en finale sur le ZSC Lions, Thomas Thiry nous raconte comment le SC Bern est parvenu à remporter la compétition. Le #74 des Bleus évoque aussi ses ambitions avec l’équipe de France, et notamment ses rêves de Jeux Olympiques.

Crédit photo : Xavier Lainé


Après ton sacre avec l’EV Zug en 2019, maintenant un autre avec le SC Bern. Elle te réussit bien cette Coupe Suisse !

(rires) Honnêtement oui ! J’en ai joué quatre, trois avec l’EV Zug et une avec le SC Bern pour deux belles réussites. Cette année, c’était difficile de réaliser que c’était une finale, avec l’absence des fans et la diminution des médias en raison de la crise sanitaire. Cette ambiance particulière nous manquait… Et c’est seulement une fois le palet posé sur la glace, quand le jeu s’est intensifié, qu’on s’est rendu compte que c’était une finale ! Et puis après, avec tous les messages reçus de félicitations, je me suis rendu compte que deux Coupes c’est vraiment top !

Peux-tu nous parler de cette finale, remportée 5-2 contre les ZSC Lions ?

En général, avant ce genre de rencontre, on regarde le classement du championnat et on essaye de se faire une estimation. On entendait avant la finale que Berne était le petit poucet qui allait jouer contre le grand Zurich, un poids lourd du championnat. Ils sont deuxièmes, nous sommes avant-derniers, donc beaucoup voyaient Zurich gagnant. Pour l’emporter il fallait qu’on joue en équipe, simple et intelligemment, et c’est ce qu’il s’est passé pendant 60 minutes. On a respecté le système pendant la totalité du match, ce qui a pu nous faire défaut à certains moments cette saison. Avant de rejoindre Berne je savais que c’était une équipe qui avait remporté beaucoup de titres. Dans le vestiaire, je voyais dans le regard de mes coéquipiers qu’ils savaient comment jouer et gagner une finale. Ça nous a galvanisé et permis d’aller jusqu’au bout.

C’est une bouffée d’oxygène par rapport aux performances de l’équipe en championnat ?

C’est comme un second souffle. Ça nous a apporté de l’espoir, de l’énergie, un coup de pep’s au moral pour la suite de la saison. Depuis on est sur une bonne dynamique. (ndlr : le club a enchaîné deux victoires ensuite). On s’entraîne dur pour revenir car maintenant on a les cartes en main pour se qualifier pour les pré-playoffs, et si possible aller jusqu’en playoffs derrière ! Cette victoire a fait énormément de bien et a rassuré beaucoup de monde. Tout d’abord nous, les joueurs, dans le sens où ce n’est pas une saison de « perdue ». Il y a déjà du positif et la saison n’est pas terminée. Cela a rassuré le club qui a ajouté une ligne à son palmarès. Et aussi, très important, les fans, à qui on a montré qu’on est toujours présent et qu’on donnera tout pour le maillot.

Ça doit faire du bien une grande joie comme ça dans cette période compliquée, non ?

Oui bien sûr ! Mais nous ne pouvons pas trop nous plaindre en tant que joueurs du championnat suisse. On continue de s’entraîner, on a accès aux patinoires, aux salles de musculation etc. Ce n’est pas le cas partout, notamment en France. On n’a pas à se plaindre de ce côté-là. Après, il n’y a pas cette passion qu’on a l’habitude d’avoir autour du hockey, avec les fans qui encouragent et l’ambiance qui règne dans les patinoires. On est rentré dans une routine et on a appris à vivre avec : on s’entraîne, on rentre à la maison, on s’entraîne, on rentre à la maison… Le fait d’avoir gagné nous a sorti de cette routine, et nous a fait oublier ces périodes difficiles ! On est très heureux pour ça.

On imagine que tu as envie de connaître des joies similaires en août avec les Bleus…

Bien sûr (rires). Ça fait un moment qu’on en parle. Avec la pandémie, les dates ont été repoussées, donc on a eu le temps de bien en discuter. Ce TQO est important pour nous. Les JO, c’est le graal pour tout athlète. On a mis l’accent sur cet objectif ces derniers temps. Il y a quelques semaines (ndlr : lors du rassemblement des Bleus à Cergy-Pontoise) nous avons eu une réunion Zoom avec les joueurs et le staff, pour mettre en place un plan d’action pour préparer au mieux ce tournoi de qualification olympique. On sait à quoi s’attendre et comment se préparer. Cela faisait un moment qu’on ne s’était pas réuni avec l’équipe de France. Cette réunion nous a fait du bien, c’était comme une piqûre d’adrénaline !

A 23 ans, tu pourrais connaître ton premier TQO. Ça représente quoi pour toi les JO ? C’est un rêve d’y participer ?

C’est un rêve d’y participer oui. Les Jeux Olympiques ont une valeur historique et sportive immense. Avec les Jeux Olympiques il n’y a plus de barrière, tout le monde se réunit, peu importe les nationalités. C’est un moment de partage incroyable, une aventure à vivre et découvrir. Quand on est hockeyeur on a tous plusieurs rêves : remporter le championnat, la NHL, jouer les championnats du monde… mais les JO ont une saveur particulière. On y représente à la fois notre pays et notre discipline sur la scène mondiale.

Vous échangez à ce sujet avec les autres Bleus de Suisse que tu croises régulièrement (Berthon, Bozon, Douay) ?

Oui, on essaye de se voir après les matches du mieux possible pour se toucher deux-trois mots. On discute de cet objectif TQO et du déroulement du prochain stage.

Qu’est ce qu’il va falloir montrer dans ce tournoi pour arriver à votre objectif de qualification olympique ?

Du caractère. Beaucoup de caractère. C’est le premier mot qui me vient. Il va falloir être plus fort que les trois autres équipes qu’on va affronter, qui eux aussi veulent aller aux JO. Il faudra prouver qu’on mérite cette place en jouant sérieusement chaque match. On se prépare depuis longtemps pour.

 

Entretien réalisé le lundi 9 mars


Thomas Thiry en bref

  • Age : 23 ans
  • Position : Défenseur
  • Mondiaux disputés : Deux (Kosice en 2019 et Copenhague en 2018)
  • Clubs parcourus en Senior : EV Zug (SUI, 2017-2020), SC Bern (SUI, depuis 2020)