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CDF. C.Custosse : « J’ai vécu de très belles expériences »

20 Jan 2023 12:25   /   A LA UNE, ACTUALITÉS, COUPE DE FRANCE MASCULINE

 

Unique détenteur du trophée Pete Laliberté avec le maillot de quatre équipes différentes, dont Rouen (2011), Dijon (2012), Angers (2014) et Lyon (2018), le défenseur français Cédric Custosse se replonge dans ses sacres en Coupe de France à l’Accor Arena. L’actuel capitaine de Nantes en Division 1 revient sur son lien fort avec la compétition, dans laquelle il a disputé un total de sept finales entre 2008 et 2018.

Crédit photo : Xavier Lainé


Tout d’abord, que représente la Coupe de France pour toi ?

La Coupe de France est vraiment la fête du hockey français, une belle vitrine, avec au bout une finale qui se joue à l’Accor Arena. Pour ma part, étant originaire de la région parisienne, je trouve que c’est très plaisant de mettre un véritable coup de projecteur sur notre sport en Île-de-France. Cela permet de le mettre en lumière dans une région où il y a énormément de monde.

Racontes-nous chacune de tes finales avec Rouen, Dijon, Angers et Lyon.

Quand j’évoluais à Rouen, on avait déjà perdu la finale à deux reprises en 2008 (3-2tab face à Grenoble) et en 2010 (2-1tab face à Briançon), donc en 2011 contre Angers il y avait beaucoup de pression. C’était un match rempli d’émotions puisqu’il s’est terminé aux tirs au but (5-4tab). L’an passé on s’était aussi incliné aux tab contre les Diables Rouges, du coup les cauchemars refaisaient surface. Finalement on l’emporte et la même année on fait le doublé en remportant également le championnat. Il s’agissait de ma dernière saison à Rouen, j’avais à cœur de terminer sur une bonne note avec cette équipe. L’année d’après, avec une équipe de Dijon grandement remaniée, on se retrouve justement en finale contre Rouen (victoire 7-6prl). On a vécu une très belle saison. Pouvoir offrir ce titre au club était exceptionnel, car il y a eu une vraie mobilisation du club pour permettre à un maximum de supporters de vivre cette aventure. C’était une finale avec beaucoup de buts et plein de rebondissements.

Les sacres de Rouen (2011), Dijon (2012), Angers (2014) et Lyon (2018) (Crédit photo : Xavier Lainé)

Une fois de plus, deux ans plus tard, j’affronte encore Rouen avec Angers. Pour l’anecdote, je m’étais blessé quelques jours avant et je n’étais donc pas apte pour jouer la finale. Je suis resté sur le banc tout le match. C’était une rencontre assez incroyable où personne ne nous aurait donné gagnant de cette manière-là. On gagne sur blanchissage sur le score de 4-0, contre un ogre du hockey français. Angers est en recherche perpétuelle de titres et a perdu un grand nombre de finales en championnat et en coupe. Sept ans après le premier sacre en 2017 (4-1 face à Epinal), la victoire était une très belle récompense pour le groupe. Enfin, quatre ans après il y a eu le sacre avec Lyon, une formation qui était un peu le petit poucet à l’époque et qui figurait bien en championnat. On fait un match plein et sérieux contre Gap durant lequel on s’impose 2-0.

Deux autres joueurs ont déjà remporté quatre titres, mais tu es le seul à l’avoir gagné avec quatre clubs différents. Comment l’expliques-tu ? Que t’inspires cette statistique ?

Je pense que j’ai eu beaucoup de chances de tomber dans des équipes ambitieuses avec un état d’esprit conquérant. Cela reste une coupe avec des matchs à élimination directe et chaque fois on s’est battu comme des fous pour aller au bout. Puis en finale on a su aussi s’imprégner de l’environnement, du climat et de l’énergie qu’il y avait dans la patinoire autour de nous. Quand on avance dans des tours de Coupe de France, il y a un vrai emballement médiatique, et ça nous a toujours stimulé. Au total j’ai disputé sept finales, c’est clairement un luxe. Sans être un joueur dominant, j’ai eu l’opportunité d’être au bon endroit au bon moment. J’aimerais aussi que d’autres joueurs puissent me déloger, car il y en a beaucoup qui méritent. Mais étant encore en activité, j’aimerais pouvoir revivre une finale.

Tu as vécu des finales à rebondissements en 2011 et 2012, avec le titre au coup de sifflet final. Est-ce que ces moments-là étaient plus beaux à vivre que les deux autres finales ?

C’est toujours bien d’assurer la victoire quelques minutes avant la fin du match, mais pour le bien du sport et du spectacle, un match serré est plus intéressant. Plus la victoire est intense, plus elle est savoureuse. Il y a une grande explosion de joie, un ascenseur émotionnel, même si évidemment c’est plus difficile à vivre pour les perdants. Mais cela n’enlève rien à la saveur de gagner 4-0 avec Angers ou 2-0 avec Lyon.

Si tu ne devais retenir qu’un seul de tes quatre sacres, lequel choisirais-tu ?

Avec Dijon on a fait quelque chose d’incroyable, mais avec Lyon l’ensemble des ingrédients étaient réunis. La dramaturgie était belle et je pense que c’était un de mes meilleurs matchs, le plus abouti.

Parles-nous de la sensation de jouer devant plus de 10 000 personnes. Est-ce la meilleure des ambiances ?

Jouer à l’Accor Arena devant plus de 10 000 personnes c’est… Une chance énorme ! En France on ne possède pas de patinoires avec d’aussi grandes affluences et pour certaines équipes ce n’est pas simple de faire déplacer suffisamment de supporters pour avoir du soutien. Pourtant, les gens se mobilisent vraiment. J’aime le fait qu’il y ait un virage pour une équipe et un virage pour une autre. D’un côté, on peut se sentir porter par nos supporters qui nous galvanisent, mais aussi de l’autre on ressent aussi l’énergie des fans de l’équipe adverse. Voir autant de monde c’est impressionnant, un régal ! Il y a également une mise en condition qui est rare dans ce sport en France, avec la zone presse, l’entraînement la veille, etc. J’ai vécu de très belles expériences et j’en garde de très bons souvenirs.

Finale de la Coupe de France 2011 entre Rouen et Angers (Crédit photo : Xavier Lainé)

Pour toi, sur quoi se joue une finale de Coupe de France ?

Que ça soit sur une séance de tirs au but ou un match avec beaucoup de buts, le facteur clé est le gardien. Pour qu’il puisse briller il faut qu’il y ait une vraie implication défensive. Offensivement c’est toujours ouvert, il y a toujours des occasions d’un côté comme de l’autre. Cela reste une finale, il y a des moments qui sont redondants. Autant Grenoble que Gap, ce sont des équipes qui vont devoir capitaliser sur les quelques erreurs provoquées par l’adversaire, notamment les pénalités et donc les supériorités numériques. L’équipe qui saura débloquer la situation et prendre le jeu à son compte à travers les unités spéciales, fera basculer la rencontre.

Un pronostic pour la finale du 29 janvier entre Gap et Grenoble ?

C’est difficile. J’ai un très bon ami à Grenoble et je suis heureux pour lui à chaque fois qu’il remporte des titres. Mais pour la beauté et pour l’histoire, je pense que mon cœur balance un peu plus pour les Rapaces de Gap. L’effectif est moins pléthorique, mais par contre ils ont montré tout au long de la compétition qu’ils avaient du cœur, et ce point peut faire la différence.

Entretien réalisé le 12 janvier 2023


Cédric Custosse en bref :

  • Né le 10 novembre 1989 à Asnières-sur-Seine
  • Carrière en clubs : Rouen (2007-2011), Dijon (2011-2013), Angers (2013-2014), Briançon (2014-2015), Lyon (2015-2019), Nantes (2019 à aujourd’hui)
  • Statistiques en saison régulière de Synerglace Ligue Magnus : 311 matchs pour 28 points (dont 4 buts)
  • Palmarès :
    • Avec Rouen : Champion de France en 2008, 2010 et 2011, Coupe de France 2011, Coupe de la Ligue 2008 et 2010
    • Avec Dijon : Coupe de France 2012
    • Avec Angers : Coupe de France 2014
    • Avec Lyon : Coupe de France 2018

Finale de Coupe de France à l’Accor Arena

  • Dimanche 29 janvier : Gap – Grenoble (15h00)