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CDF. R.Gutierrez : « Inscrire nos noms dans l’histoire »

25 Jan 2023 13:06   /   A LA UNE, ACTUALITÉS, COUPE DE FRANCE MASCULINE

 

Capitaine des Rapaces de Gap, l’attaquant français Romain Gutierrez disputera ce dimanche sa sixième finale de Coupe de France dans sa carrière professionnelle. Après avoir soulevé le Trophée Pete Laliberté en 2011 sous le maillot de Rouen, le numéro 82 de la formation des Hautes-Alpes rêve de remporter la compétition pour la première fois avec les Rapaces. L’ancien joueur des Dragons se confie avant ce grand rendez-vous à l’Accor Arena.

Crédit photo : Xavier Lainé


Dans un premier temps, est-ce que tu peux nous décrire la forme actuelle du groupe à quelques jours de la finale contre Grenoble ?

On n’a pas peu de blessés, donc c’est déjà une bonne chose. On est sur une bonne dynamique. L’équipe essaye d’engranger un maximum de confiance sur les matchs de championnat. Le jour J arrive vite, il ne faut pas se mettre la tête dans le seau, continuer de jouer notre jeu et ne pas mettre de frein à main. En pensant trop à la finale, il peut y avoir des risques de blessures et de mauvais résultats. 

Pour vous hisser jusqu’en finale, vous avez fait le travail tour par tour sans vraiment trembler. Quelle comparaison peux-tu faire par rapport au parcours de l’année dernière ?

On a plus pris notre parcours au sérieux que l’an passé. L’édition précédente, lors des deux premiers tours, on avait d’abord failli perdre contre Montpellier (D1) (3-1) et ensuite Epinal (D1) (3-2) avait fait le match parfait contre nous, avant qu’on marque à quelques secondes de la fin du match. Cette année, on n’a pas pris à la légère Mont Blanc (D1) (11-3) et Annecy (D2) (8-1), deux équipes qui viennent de divisions inférieures. On a joué comme en Synerglace Ligue Magnus en respectant nos adversaires. Puis contre Amiens (6-1) et Mulhouse (3-1), on a fait les matchs qu’il fallait pour l’emporter. 

Les Rapaces de Gap face à Mont-Blanc, Annecy, Amiens et Mulhouse (Crédits photo : Alexandre Juillet / Instant Pics / Les Rapaces de Gap / Scorpionspictures.com)

Gap va jouer sa troisième finale de Coupe de France de son histoire, sans avoir remporté les précédentes. Est-ce qu’une victoire contre une équipe comme Grenoble serait la plus belle des récompenses après tous les efforts fournis ?

Ça serait une belle récompense pour nous les joueurs, puisqu’on a encore un petit noyau au sein du collectif qui a disputé les trois finales. Gagner contre Grenoble… ça serait le graal ! Surtout que la Coupe de France n’a jamais été remportée dans l’histoire du club. On a pour but d’inscrire nos noms dans l’histoire, de se dire que c’est ce groupe là qui a offert le premier Trophée Pete Laliberté aux Rapaces de Gap. Après, il y aura toujours un gagnant et un perdant : c’est la loi du sport de haut niveau. On retrouvera tout le temps une équipe remplie de bonheur et une autre pleine de chagrin. Si on prend comme exemple la finale de la Coupe du Monde de football, l’équipe de France revient au score contre l’Argentine, on y croit ! Et malheureusement…

Quels seront les composants pour l’emporter ?

Sur le papier, Grenoble est favori. C’est la meilleure équipe du championnat. De notre côté il faudra être solidaire, rester uni et être prêt mentalement. Qu’on mène ou qu’on soit mené, on ne devra rien lâcher jusqu’à la fin du match. On fera les comptes au coup de sifflet final. Le plus important est de ne pas avoir de regrets. Pour le moment, on les a défiés trois fois cette saison (ndlr : deux victoires de Grenoble 4-0 et 4-1 et une victoire de Gap 2-1prl). On sait comment ils jouent, ils savent eux aussi comment nous on joue. On va se servir de ces matchs-là c’est certain. 

Tu auras face à toi un de tes anciens coéquipiers, Pierre Crinon, qui a porté les couleurs des Rapaces entre 2015 et 2019. Est-ce que tous les deux vous avez discuté de cette finale ?

C’est sûr qu’il y aura des émotions et des étincelles entre nous deux. On se chambre un peu lui et moi comme deux amis le feraient autour d’une table, mais je sais qu’on sera prêt à s’affronter. S’il peut me mettre une boîte sur la glace, il me la mettra et vice versa. Ça fera partie du jeu ! A la fin, qu’il gagne ou que je gagne, on se serrera la main correctement. 

Pierre Crinon lors du sacre de Grenoble en finale de playoffs 2022 (Crédit photo : Fabien Baldino)

Ça sera également l’occasion de retrouver l’Accor Arena et de jouer devant plus de 10 000 personnes. Impatient de retrouver cette magnifique enceinte ?

Malheureusement, l’an dernier les conditions sanitaires ont fait qu’on ne pouvait pas jouer à l’Accor Arena (ndlr : finale disputée exceptionnellement à l’Aren’Ice de Cergy-Pontoise). La règle numéro 1 cette année va être de prendre du plaisir, mais aussi de faire abstraction de tout ce qu’il y a autour. On a beaucoup de jeunes dans notre équipe, donc ça sera eux principalement qu’il faudra le plus encadrer. Il y aura plus de caméras que d’habitude, il y aura du monde, il va faire chaud… Il y aura plein de choses à ne pas prendre en compte pour ne pas sortir de notre match. Lors du Media Day organisé par la Synerglace Ligue Magnus à l’Accor Arena en septembre dernier, on s’est dit entre nous qu’on aimerait bien revenir (rires). C’est chose faite. Maintenant, on verra quel sera le résultat en fin d’après-midi le 29 janvier. 

Personnellement, tu disputeras ta sixième finale de Coupe de France après 2011, 2012, 2014, 2018 et 2022. Qu’est-ce que cela te fait d’avoir joué autant de grands rendez-vous dans cette compétition ?

Ça sera ma sixième finale oui, et je n’en ai gagné qu’une (rires). Sinon je suis content, c’est toujours un plus d’aller au bout d’une compétition. Je ne vais pas dire que remporter la Coupe de France est l’objectif final, car on a aussi un championnat à jouer, mais ça a une grande importance pour le club de Gap et l’ensemble des joueurs. Il y a des éléments qui peuvent jouer en notre faveur, puisqu’en gagnant la Coupe de France on se qualifierait pour la Continental Cup. Cela ajouterait d’autres gros matchs à notre calendrier la saison prochaine, ce qui permettrait de recueillir plus d’expérience pour les plus jeunes. 

Romain Gutierrez vainqueur de la Coupe de France 2011 avec Rouen contre Angers (5-4tab) (Crédit photo : Xavier Lainé)

Parmi les finales perdues avec Rouen (2012 et 2014) et Gap (2018 et 2022), laquelle a été la plus difficile à vivre ?

La dernière contre Angers (défaite 5-4prl). On était à un cheveu de la gagner, c’est ça qui fait mal. Le scénario du match était dingue : on mène 2-0, on se fait rattraper à 2-2, Angers prend l’avantage à 4-2, on revient ensuite à 4-4 ! Puis en prolongation ça ne se joue à rien. Mais le match était incroyable, et je pense que c’était beau à regarder également. 

Angers 5-4prl Gap, finale de la Coupe de France 2022 (Crédit photo : Xavier Lainé)

Avant un événement comme celui-ci, quels conseils donnes-tu en tant que capitaine à tes coéquipiers pour aborder au mieux la rencontre ?

Il faut rester soi-même et garder sa routine d’avant-match, malgré qu’il y ait toute ta famille et trois/quatre caméras braquées sur toi. Si au petit-déjeuner tu as l’habitude de prendre tes quatre pommes, tu prends encore tes quatre pommes (rires). Tu ne vas pas en prendre deux ou cinq parce que c’est la finale de la Coupe de France. Il faut se mettre dans une bulle, couper son téléphone, rester avec les coéquipiers et s’échauffer normalement. Même si tu vas sentir l’animosité et la ferveur du public, il faut jouer comme s’il n’y avait personne. La pression doit être positive. En ce qui me concerne, j’ai besoin de rigoler avant le match.

Un message à faire passer aux supporters gapençais qui viendront vous encourager à Paris ?

On sait qu’ils viendront en nombre nous soutenir. Je tiens à les remercier du soutien qu’ils ont pour nous depuis le début de la saison. Le club et la ville de Gap répondent vraiment présents à chaque match à l’Alp’Arena. Cette année on voudrait remporter la Coupe de France pour eux et pour nous. On va tout faire pour. 

Les Rapaces de Gap sur leur glace de l’Alp’Arena (Crédit photo : Les Rapaces de Gap)

Entretien réalisé le 20 janvier 2023


Romain Gutierrez en bref :

  • Né le 9 septembre 1992 à Domont
  • Carrière en clubs : Gap (2009-2010), Rouen (2010-2014), Dijon (2014-2016), Epinal (2016-2017), Gap (2017 à aujourd’hui)
  • Statistiques en saison régulière de Synerglace Ligue Magnus : 400 matchs pour 255 points (dont 102 buts)
  • Palmarès :
    • Avec Rouen : Champion de France 2011, 2012 et 2013, Coupe de France 2011, Coupe de la Ligue 2013 et 2014, Continental Cup 2012.

Finale de Coupe de France à l’Accor Arena

  • Dimanche 29 janvier : Gap – Grenoble (15h00)

Autour de la finale