EDF. Bellemare : « J’échangerais 700 matchs NHL contre des JO »
27 Août 2024 17:25 / A LA UNE, VIE FÉDÉRALE, EQUIPES DE FRANCE

Nommé capitaine de l’équipe de France pour le Tournoi de Qualification Olympique qui démarre jeudi en Lettonie, Pierre-Edouard Bellemare se confie à quelques jours du dernier grand défi de sa carrière.
Crédit : Xavier Lainé / FFHG
Comment te sens-tu à quelques jours du TQO ?
Je me sens bien. Je suis très excité et j’ai hâte que ça commence, comme toute l’équipe.
Le stage en Norvège vient de se terminer sur deux matchs, avec un revers en prolongation (3-2prl) et une grosse défaite (9-0). Quelles ont été les leçons de cette semaine ?
On a pris une bonne raclée sur le deuxième match, ça nous fait une belle leçon d’humilité. Pas assez agressifs, trop lents… Cela montre que le système dans lequel on joue doit se jouer à 100%, comme le premier soir. Il faut aussi retenir le stage en entier, avec des joueurs concentrés dès le départ. J’ai vu beaucoup de sérieux, d’intensité et d’exigence sur la glace. C’est ça l’équipe de France. Tout le groupe tire la corde dans le même sens et c’est bon signe.
Vous devez créer rapidement des automatismes…
Il y a beaucoup de nouvelles lignes donc il va falloir rapidement s’adapter. Le challenge est gros pour le coach car beaucoup de gars n’ont pas joué ensemble depuis longtemps, voire jamais. Il faut sortir de nos systèmes appris en club pour se mettre tous sur la même page en bleu. On a quelques jours d’entraînement pour aiguiser notre jeu collectif.
Quelles seront nos forces ?
J’espère qu’on sera très combatif. Il faut en avoir envie plus que les autres. On a un groupe peut-être plus complet que d’habitude. Pour preuve, on a dû faire des sélections, je crois que c’est une première. Le système du nouveau coach a l’air de plaire à tout le monde. Il y a une vraie cohésion qui j’espère va se ressentir sur la glace.
Crédit : Trond Hansen
Tu as été nommé capitaine de l’équipe de France pour ce TQO. Qu’est-ce que cela représente pour toi ?
J’ai toujours été fier de représenter la France et de rejoindre cette famille tricolore à chaque rassemblement donc ce capitanat est un honneur, mais il ne change pas grand-chose à mes yeux. Je n’ai jamais eu besoin d’une lettre sur le maillot pour dire ce qui va ou pas. Dans ma vision d’un groupe, un capitaine doit forcément être épaulé par plus de joueurs, qui portent aussi le discours et la voie à suivre. A moi de jouer de la bonne manière sur la glace pour être un exemple. Je ne veux pas dire des choses sans les faire sur la glace.
Il y aura des joueurs d’expérience pour qui ce sera sûrement la dernière chance, dont tu fais partie. Comment vivez-vous cet ultime défi ?
On en parlait justement avec Sacha il y a quelques jours, en se disant qu’on avait annoncé pareil en 2021. Je lui racontais aussi qu’à ma première qualification à Klagenfurt, j’avais parlé avec Cristobal après notre élimination et on se disait qu’il y en aurait d’autres. Presque 20 ans après, je le retrouve dans le staff et moi qui m’apprête à jouer mon sixième TQO, sans aucune participation aux Jeux entre temps. Je suis bien conscient que c’est ma dernière. Au-delà de « bien finir », ce qui m’importe c’est surtout de ramener la France aux Jeux Olympiques. Ce serait juste génial de laisser ça. La fédération a fait un travail remarquable depuis quelques années. Le sport grandit, on a des supporters incroyables à qui on a envie d’offrir ces Jeux… On sait qu’il y a un énorme enjeu autour de cette qualification.
C’est le dernier gros défi de ta carrière ?
J’ai 39 balais, donc honnêtement oui (rires). Je ne sais pas ce qui va se passer après. La qualification olympique va forcément décider de pas mal de choses pour moi. Je me suis concentré sur une seule chose tout l’été : le TQO. Dès mon retour du Mondial, je me suis entraîné pour. Je n’ai que ça en tête pour le moment, on verra après pour la suite. J’ai fait des finales de Coupe Stanley incroyables à jouer, mais je n’ai jamais rêvé de NHL contrairement aux Jeux. J’échangerais mes 700 matchs NHL contre les JO sans problème ! En plus dans ma famille, ma sœur et ma belle-mère ont fait les Jeux Olympiques. J’ai l’impression d’être le seul qui ne les a pas faits (rires) ! Ça va être les trois matchs les plus importants de ma carrière, tout simplement.
Crédit : Xavier Lainé
Que représente les JO à tes yeux ?
C’est un regroupement ultime, mais pas que. Pour moi, c’est avant tout le respect entre sportifs. Tu te retrouves dans une compétition avec des milliers de personnes qui ont eu le même parcours que toi, avec les mêmes sacrifices, les mêmes séances où tu vomis à la fin. Je trouve que c’est une célébration du sport au sens large et je trouve ça magnifique.
Quels sont tes premiers souvenirs des Jeux ?
J’ai surtout les images de ma petite sœur en tête (Ndlr : Rose Eliandre Bellemare a participé aux JO 2008 en Gymnastique Artistique). Je me souviens de l’entrée des athlètes à Pékin, à essayer de la chercher dans le groupe… Concernant le Hockey, je me rappelle que tous les 4 ans j’essayais de voir le demi-match qui passait à la télé avant d’être énervé quand la chaîne coupait pour mettre du patinage artistique (rires). Je me rappelle de moments avec mon frère à regarder du Hockey à la « télé », ce qui était incroyable pour nous. Et puis, tous les records battus à chaque fois… C’est la compétition ultime. Le fait de représenter le pays avec tout le groupe France, avec des athlètes de tous les sports, c’est magnifique. Vu que je suis attaché à la Suède depuis longtemps, certains disent parfois que je suis autant Suédois que Français. Mais je suis Français, fier de notre pays, de notre culture et de nos valeurs ! Alors déambuler avec tous les athlètes tricolores, avec pour chacun la même envie de suer pour le maillot bleu, ça me fait rêver.
Durant ta carrière en EDF, vous avez souvent frôlé la qualification lors des TQO. Qu’est-ce que tu as appris de ces tournois, et que veux-tu transmettre au groupe comme leçon ?
C’est un peu pareil que lors du dernier TQO. Il faut penser au premier jour et point barre. On a déjà loupé des qualifs sur ça, alors qu’on avait bien joué au troisième jour. Ensuite, il faut jouer comme si demain n’existait pas. Lors de mon premier TQO, je me disais que je finirai par les jouer, qu’il y en aurait d’autres… et là c’est mon sixième. Ce n’est pas tous les jours d’avoir la chance de se qualifier pour les Jeux, alors il faut la prendre comme si c’était la dernière.
Un mot pour les supporters qui seront très nombreux à vous soutenir derrière leur écran, et quelques-uns à Riga ?
Même s’ils sont loin et peu présents sur place, on est au courant qu’ils sont tous derrière nous. On voit leurs messages. Nous allons tout donner aussi pour eux.
Crédit : Xavier Lainé
Propos recueillis le 26 août
Calendrier du TQO à Riga (LAT)
- Jeudi 29 août : France – Ukraine (15h00)
- Jeudi 29 août : Lettonie – Slovénie (19h00)
- Vendredi 30 août : France – Slovénie (15h00)
- Vendredi 30 août : Ukraine – Lettonie (19h00)
- Dimanche 1er septembre : Slovénie – Ukraine (12h00)
- Dimanche 1er septembre : Lettonie – France (16h00)
*Horaires indiqués en heure française.
Tous les matchs du tournoi seront diffusés sur la plateforme Hockeyfrance.tv. Les abonnements débuteront à partir du 1er septembre.