B.Bruche : « On aimerait passer un cap »
07 Avr 2025 12:36 / A LA UNE, EQUIPES DE FRANCE

Joueur des Boxers de Bordeaux et de l’équipe de France, avec laquelle il effectuera le premier stage de préparation à Marseille, Baptiste Bruche revient sur « la meilleure saison de sa carrière », mais aussi sur ses ambitions en Bleus.
Crédit photo : Xavier Lainé / FFHG
Sa saison avec les Boxers de Bordeaux
Baptiste, comment vas-tu et que fais-tu depuis l’arrêt de la saison des Boxers en quarts de finale de Synerglace Ligue Magnus ?
Je vais bien ! J’ai pris quelques jours de repos après les demi-finales. On ne s’attendait pas à se faire sortir en quatre matchs, donc c’était important de prendre un peu de recul. J’ai repris les entraînements sur glace avec les six joueurs de Bordeaux sélectionnés en EDF. Je fais aussi du Roller-hockey à côté, ce qui me permet de me dépenser physiquement et de rester en forme avant le stage à Marseille qui arrive.
Qu’as-tu pensé de ta saison ?
Je pense que c’est ma meilleure saison pour l’instant. J’ai aidé l’équipe du mieux que je pouvais. Il y a bien sûr des points à améliorer encore mais c’est globalement très positif. D’un point de vue collectif, on a terminé troisième de saison régulière, ce qui n’était jamais arrivé à Bordeaux. On est déçu de ne pas avoir gagné contre Angers. Ils ont très bien joué et méritent leur qualification, mais je pense qu’on avait les ressources pour potentiellement se qualifier. Maintenant il faut voir de l’avant et se préparer pour la nouvelle saison.
Malgré une absence de plus d’un mois, tu doubles presque ton record de points en SLM, en passant de 16 à 28 !
Oui, j’ai loupé 11 matchs suite à une fracture au pied, et malgré ça j’ai réussi à garder de la régularité durant toute la saison. J’ai réussi à progresser sur cet aspect du jeu et cela m’a fait du bien personnellement. J’avais aussi de super joueurs autour de moi qui m’ont aidé. Dans le sport, quand « tout roule », tu prends de plus en plus confiance en toi et c’est plus facile. A moi de réitérer mes performances sur les prochaines saisons pour prouver que ce n’est pas du hasard.
C’était ta première grosse blessure en carrière. Comment l’as-tu vécu ?
C’était dur ! Au moment de ma blessure, je me sentais très bien sur la glace personnellement et collectivement, et je me blesse bêtement sur un palet envoyé par un coéquipier. J’ai réussi à rester concentré avec le groupe, avec l’aide des kinés aussi. Dans mon malheur, j’ai eu la « chance » que d’autres coéquipiers soient indisponibles lorsque j’ai fait mon retour. J’ai pu avoir du temps de jeu et me remettre dedans rapidement. Mais louper un mois de saison, c’est long (rire).
B.Bruche sous les couleurs des Boxers de Bordeaux
Peut-on parler de la fameuse « saison de la confirmation » ?
Non je ne pense pas car je n’avais jamais fait une saison aussi bonne sur mes statistiques, alors ce sera l’année prochaine qu’il faudra que je confirme. En début de carrière, tu n’es pas trop surveillé par les adversaires donc c’est parfois facile de surprendre. Je vieillis, donc les équipes ne vont plus me regarder pareil dorénavant, elles savent comment je joue. Il va falloir que je sois au niveau pour aider Bordeaux dès le début de saison. Le club me fait confiance et c’est important pour moi de leur rendre en étant performant sur la glace.
Est-ce qu’il y a un aspect de ton jeu précis où tu juges avoir progressé ?
Au-delà de ma réussite sur les statistiques, je me suis affuté physiquement. Cela m’a permis de me sentir mieux sur la glace, et c’est important pour un profil de joueur plutôt rapide comme moi. Je sens que je peux me créer de l’espace plus facilement qu’avant.
Quels sont les points sur lesquels tu dois encore t’améliorer ?
En défense ! J’adore anticiper mais j’en abuse et cela peut me jouer des tours. Même si parfois mon intervention est réussie, ce n’est pas toujours le meilleur choix et je dois travailler sur ça. Avec un meilleur jeu défensif et plus de rigueur, je pense que je serais un joueur vraiment complet.
On t’a notamment vu réaliser de jolis gestes décisifs tout au long de la saison. Cela fait partie de ton jeu, de « régaler » en plus d’être efficace ?
Je suis quelqu’un de très instinctif sur la glace. Offensivement, j’aime créer et faire ce qui me passe par la tête. Si c’est le bon moment pour tenter ce que j’imagine, alors je le tente. Si ça ne fonctionne pas, tant pis, on recréera une action plus tard ! J’ai vu cette année que lorsque je me fais confiance, cela peut bien fonctionner.
Tu as une action marquante en tête qui symboliserait ce « jeu à l’instinct » ?
J’en ai deux. Mon but à Angers en playoffs quand je suis sur les genoux, où personne ne s’attend à ce que je tire vue ma position, mais je vois un trou alors j’essaye et ça fonctionne. Et en saison régulière, face aux Ducs également, lorsque je fais mon assistance en sortie d’engagement après un petit pont sur le défenseur. C’est quelque chose qu’on voit rarement.
Les @BoxersBordeaux s’imposent 2-0 face à Angers grâce à deux offrandes de Baptiste Bruche pour Rudolfs Plocs 🎁🎯
📺 https://t.co/yfWhR6VmVV#SLMHockey pic.twitter.com/NxdVzYlnXV
— Synerglace Ligue Magnus (@LigueMagnus) January 25, 2025
L’équipe de France
Content de retrouver les Bleus à Marseille la semaine prochaine ?
C’est toujours cool de se retrouver en stage et de retrouver les joueurs et le staff qu’on ne voit pas souvent. On ne sera pas beaucoup lors de la première semaine, mais l’avantage est que nous pourrons mieux travailler individuellement. Ensuite on aura des gros matchs de préparation qui vont arriver vite. La Suisse est une grosse nation et il faudra être prêt pour les affronter à Marseille !
Pour un joueur jeune comme toi, côtoyer d’autres joueurs ou staff est un bon moyen de prendre de l’expérience.
Tout à fait ! On dit souvent qu’un mois de préparation c’est long, mais avec Pierre-Edouard Bellemare et Stéphane Da Costa à tes côtés, un mois ça passe vite (rires). C’est toujours très intéressant pour les jeunes d’être en rassemblement avec l’équipe de France. Les anciens sont bienveillants avec nous et nous aident beaucoup. J’ai hâte que le groupe arrive pour travailler ensemble.
Tu aurais un message pour les supporters qui viendront vous encourager à Marseille face à la Suisse et à Cergy-Pontoise contre la Norvège ?
C’est assez rare d’avoir 4 matchs en France pendant la préparation des Mondiaux. J’espère qu’il y aura du monde, mais je sais que les gens vont répondre présents ! Avec Bordeaux, on a affronté Marseille en playoffs donc j’ai pu voir la ferveur que les Marseillais sont capables d’amener. On en aura besoin face à la Suisse, qui est une très grosse nation de Hockey. Ce serait beau que la patinoire marseillaise soit pleine pour ces rencontres avec plus de 5 000 personnes dans les gradins. Ce sera aussi important d’avoir du soutien à Cergy-Pontoise contre la Norvège. J’espère que la patinoire sera pleine aussi, et que l’ambiance sera au moins aussi bonne que lors des derniers matchs contre la Slovénie lors des saisons précédentes. C’est toujours un plus pour les joueurs de sentir le public pousser.
𝑵𝒆 𝒓𝒂𝒕𝒆𝒛 𝒑𝒂𝒔 𝒄𝒆𝒔 𝒅𝒆𝒖𝒙 𝒎𝒂𝒕𝒄𝒉𝒔 𝒅𝒆 𝒑𝒓𝒆𝒔𝒕𝒊𝒈𝒆 ! 😍
C’est seulement la troisième fois de l’histoire, que Marseille accueillera l’Équipe de France 🇫🇷, les vendredi 18 et samedi 19 avril à 20h !
Alors ne ratez pas ça et venez découvrir 𝗹𝗲 𝗽𝗹𝘂𝘀… pic.twitter.com/LkXf7LmD6D
— Spartiates de Marseille (@SpartsMarseille) March 27, 2025
C’est important de rivaliser face à ces grosses nations pour prendre de la confiance avant le Mondial.
On aimerait passer un cap avec l’équipe de France et cela passe par des succès, même en préparation. On est capable de battre les grosses nations et on doit le montrer dès qu’on en a l’occasion. Il faut que les autres équipes se disent qu’on est capable d’embêter n’importe qui.
Revenons sur le stage de février, où l’équipe de France a plutôt performé à Oslo malgré un effectif jeune, avec un succès face à l’Autriche (5-2) et un revers contre la Norvège (3-2).
La majorité des joueurs n’avaient pas encore joué avec Yorick Treille en coach principal, donc il fallait s’adapter à un nouveau système. On a été soudés pendant tout le tournoi, sans trop se prendre la tête sur le résultat final. Le fait de respecter les consignes du coach nous a permis de prendre du plaisir offensivement et de marquer des buts. Il y a eu beaucoup de positif sur ce stage et il va falloir continuer sur la même dynamique.
Quel souvenir gardes-tu de ton premier Mondial à Tampere en 2024 ? On imagine que tu as envie d’y regoûter…
J’ai envie d’y retourner, bien sûr ! C’est toujours très difficile car il y a beaucoup de concurrence, mais je vais travailler pour y retourner une deuxième année consécutive. Rien que d’avoir fait un Mondial, c’est un beau souvenir. Personnellement, je me rappelle de la joie du vestiaire après le succès contre la Pologne (4-2), même si je n’étais pas sur la glace. Mon premier vrai match était contre les Américains, et c’était impressionnant de jouer contre des joueurs de ce niveau-là. Malgré le score (5-0), je trouve que nous n’avons pas été ridicules non plus, donc c’est un beau souvenir que je vais garder.
Crédit : Xavier Lainé / FFHG
Que représente le maillot tricolore pour toi qui a connu les sélections jeunes ?
Plusieurs valeurs ! La solidarité, avec l’envie de toujours aider son compatriote, de travailler sur la glace pour le pays et la détermination à se battre du début à la fin. U16, U18, U20, Seniors… peu importe la catégorie, ce sont les mêmes valeurs qui ressortent à chaque fois, et c’est la beauté de notre équipe de France.
Que peut-on te souhaiter pour les prochains mois ?
Que je sois là à Stockholm ! Ce sera à moi de travailler fort pendant la préparation pour gagner ma place. Faire un championnat du Monde, c’est un accomplissement mais ce n’est qu’un début. J’aimerais maintenant m’imposer grâce à mes performances et intégrer les titulaires. Je veux montrer que je suis capable d’être là quand ça compte !
Propos recueillis le lundi 31 mars
Baptiste Bruche, en bref :
- Né le 27 janvier 2000 (25 ans), à Amiens
- Carrière : Amiens (2018-2023), Bordeaux (2023 – aujourd’hui)
- Palmarès : Coupe de France (2020)
- Carrière internationale : 1 participation en Mondial (2024)