Coup de sifflet. Episode 5
16 Sep 2025 11:00 / A LA UNE, COUP DE SIFFLET

Retrouvez ce mois le premier épisode de la saison 2025/2026 de Coup de Sifflet avec un entretien, les dernières actualités, des règles expliquées, l’agenda et le chiffre du mois des arbitres français.
Comment es-tu venu au hockey sur glace ?
J’ai découvert le hockey en Île-de-France, à l’âge de 7 ans, en même temps que mon petit frère.
Quel a été ton parcours de joueur ?
J’ai débuté au club d’Athis-Paray, qui n’existe plus aujourd’hui. J’ai joué attaquant et défenseur, mais j’ai très vite été attiré par le poste de gardien de but. Ensuite, j’ai rejoint le club de Viry, où j’ai évolué jusqu’en junior élite. Et déjà, en parallèle, je commençais à arbitrer quelques matchs de jeunes.
Et justement, comment as-tu basculé vers l’arbitrage ?
J’étais en apprentissage chez Air France, avec des horaires décalés, et cela ne me permettait plus de suivre le rythme exigeant du junior élite. À ce moment-là, Patrick Drouin, responsable des arbitres en Île-de-France, m’a proposé d’intégrer le groupe régional. Très vite, j’ai été sélectionné pour un stage national.
C’était une opportunité incroyable, totalement inattendue, mais qui me permettait de rester dans le hockey. À la suite du stage, j’ai été désigné juge de ligne en Ligue Magnus. Mon premier match : Amiens-Morzine, avec dans les cages amiénoises Antoine Mindjimba, le gardien de l’équipe de France que j’admirais enfant. Le voir là, à quelques mètres de moi, vivre les émotions du match de l’intérieur… ça n’avait rien à voir avec un match vu des tribunes. C’était en 2004, mais je m’en souviens comme si c’était hier. À ce moment précis, je me suis dit : c’est ici que je veux être. J’ai trouvé dans l’arbitrage des défis exceptionnels, et c’est ce que j’essaye aujourd’hui de transmettre aux arbitres que j’accompagne.
Vingt ans de carrière, cela laisse forcément des souvenirs. Lesquels t’ont le plus marqué ?
Les championnats du monde, les finales de Coupe de France à Bercy, les finales de championnat, ou encore les fameux septièmes matchs de séries… ce sont des moments uniques que je souhaite à tout arbitre de vivre. Comme tout sportif, on rêve de médailles et de finales. Mais en regardant ma carrière, je réalise que le chemin compte autant que la destination. Chaque étape, chaque match a son importance, et il faut savoir les savourer.
Tu mènes en parallèle une carrière à Air France. Quel est ton rôle ?
Je travaille dans la maintenance aéronautique. J’ai commencé par réparer les avions, et aujourd’hui je gère des équipes de techniciens et la partie opérationnelle. Lorsqu’un avion se pose, il doit être vérifié avant de repartir deux heures plus tard. Si une panne n’est pas réparable immédiatement, nous devons trouver des solutions pour limiter les retards, tout en garantissant une sécurité maximale. Je m’occupe également de la montée en compétences des techniciens, notamment des plus jeunes.
Tu es aussi arbitre en chef. En quoi consiste ce rôle ?
Depuis la saison dernière, cinq arbitres en chef ont été mis en place en France pour structurer et développer durablement l’arbitrage. Nous faisons partie du staff de la Direction Technique de l’Arbitrage, aux côtés de Pierre Racicot, Stéphane Auger et Maud Silliard. Je suis responsable des régions Normandie, Île-de-France et Hauts-de-France. Mon rôle est d’assurer le suivi, la formation et le développement des arbitres, qu’ils soient issus des clubs ou du niveau régional. Concrètement, nous sommes le premier point de contact lorsqu’on parle arbitrage. C’est un travail passionnant, dans lequel j’apprends beaucoup grâce à Pierre et Stéphane. Ils nous transmettent une vision claire pour faire grandir notre hockey, nos structures et nos officiels. Je vais d’ailleurs participer au camp de la ligue internationale pour les arbitres en chef qui aura lieu à Zagreb mi-octobre et qui a pour but d’améliorer le développement de l’arbitrage et des officiels dans chaque nation.
Qu’essayes-tu de transmettre aux jeunes arbitres ?
Je leur explique souvent que devenir arbitre demande des efforts, mais forge le caractère. On en ressort changé. J’étais un jeune timide, et l’arbitrage m’a permis de développer énormément de compétences qui m’ont aidé à grandir, tant sur le plan personnel que professionnel. C’est une aventure qui apporte des émotions incroyables et de belles rencontres. Le travail d’arbitre est exigeant mais aussi passionnant. Mon rôle, c’est de leur donner le goût de cette expérience unique.

Pour cette première édition de l’année, nous vous proposons une explication de l’utilisation de l’arbitrage vidéo dans le hockey.
L’utilisation de la vidéo varie selon les sports. Au football ou au rugby, ce sont uniquement les arbitres qui décident d’y recourir. Le hockey adopte une approche hybride : les arbitres peuvent initier un visionnage dans certaines situations, mais les entraîneurs disposent aussi d’un droit de challenge, comme on le retrouve au tennis ou au volleyball. Certaines situations ne peuvent pas être revues par les arbitres sans qu’une équipe n’initie un challenge.
Il existe donc deux types d’utilisations de la vidéo au hockey :
- les visionnages initiés par les arbitres,
- les challenges initiés par les coachs.
Dans cette édition, nous parlons des coach challenges.
– Principe de base : le challenge permet de vérifier une situation et de possiblement changer le jugement initial, si le challenge ne change pas la décision sur la glace, l’équipe reçoit une pénalité de banc mineure pour retard de jeu (2 min). Un deuxième challenge infructueux entraîne une double mineure (4 min).
– Remarque : si la vidéo ne peut pas être visionnée pour des raisons techniques (ex. écran noir), la décision initiale reste en place. Le challenge sera considéré comme infructueux, mais aucune pénalité ne sera infligée à l’équipe.
Les coachs peuvent demander un challenge dans quatre cas :
- Après un but accordé (zone défensive): s’ils estiment qu’une obstruction a eu lieu sur leur gardien et que le but aurait dû être refusé.
- Après un but refusé pour obstruction sur le gardien adverse (zone offensive): s’ils estiment qu’il n’y avait pas d’obstruction et que le but aurait dû être validé.
- Fait de jeu manqué menant à un but
- Si un but est marqué alors qu’une situation aurait dû provoquer un arrêt de jeu avant le but par l’équipe à l’offensive, l’équipe à la défense peut le challenger. La situation ne peut pas être une pénalité manquée. Mais ça peut être une passe à la main de l’équipe à l’attaque qui a été manquée par les officiels par exemple.
- Dégagement hors limites – Règle 63.2 (III)
- Lorsqu’une pénalité mineure est donnée pour avoir dégagé la rondelle directement hors du jeu depuis la zone défensive, elle peut être contestée si la rondelle a été déviée par un bâton, un joueur, la vitre ou la bande.
Le challenge ne peut que retirer une pénalité, pas en faire donner une.
Le stage national d’arbitrage a eu lieu début août à l’Aren’Ice de Cergy-Pontoise. Plongez dans les coulisses de ce stage de pré-saison !

Nouveaux modules vidéo pour nos arbitres
Cet été, entre le stage Magnus et le stage national, une équipe d’arbitres accompagnée de spécialistes de l’audiovisuel a produit de nouveaux modules pédagogiques. Ces vidéos marquent une étape importante : elles vont permettre à tous nos arbitres, du club au régional, d’accéder aux mêmes contenus de formation, quand ils le souhaitent et où qu’ils soient.
Au-delà d’un simple support, c’est une démarche moderne et innovante qui s’inscrit dans l’évolution de notre arbitrage : construire une base commune de développement pour l’ensemble du pays.
Ces modules seront disponibles dès cette saison et viendront enrichir vos outils de formation, pour que chaque officiel puisse développer ses compétences au service de notre hockey.
Si toi aussi tu veux devenir arbitre et en apprendre plus sur le hockey, inscris-toi via le formulaire accessible en cliquant ici.
Le 20 septembre à Cergy aura lieu un camp régional d’arbitrage qui regroupera tous les arbitres régionaux des régions Normandie Ile de France et Hauts de France.
Au total, 30 arbitres qui officient en régions sur les catégories U18 U20 et Division3, encadrés par Nicolas Crégut (arbitre en Ligue Magnus), Damien Bliek (coach / superviseur), Maud Silliard (référente arbitrage et désignations) ainsi que Jérémy Rauline (arbitre en Ligue Magnus et arbitre en chef régional) participeront à ce camp avec au programme de la théorie et des vidéos sur les standards demandés ainsi que des ateliers sur la glace et hors glace.