EDF U18 – Mondial. R.Guibet : « La victoire d’un groupe »

L’équipe de France U18 a remporté le Mondial D1A, qui s’est déroulé du 7 au 13 avril 2017 à Bled (Slovénie). Avec quatre succès en cinq rencontres, les Bleuets ont terminé devant le Kazakhstan et évolueront en Division Élite la saison prochaine. Un fait historique pour le hockey français. Au lendemain du Mondial, l’entraineur des Tricolores, Romain Guibet, est revenu sur le parcours des Bleuets dans la compétition.

FFHG : Quel est le sentiment qui domine après ce Mondial ô combien réussi ?

Je ne sais pas si je réalise complètement… Même si on était Champion de Monde, hier on a pris le match face au Kazakhstan pour le gagner (entretien réalisé le vendredi 14 avril). J’ai le sentiment d’avoir vécu un super truc avec un super groupe que ce soit le staff ou les joueurs, d’avoir partagé beaucoup d’émotions et de plaisir. Il y a la performance sur les matches mais elle provient d’un travail de longue haleine, depuis le début de la saison. Ce groupe est vraiment génial dans la performance, dans le travail, dans les valeurs, dans tout ! On nous parle souvent d’Alexandre Texier mais quand tu regardes les statistiques, tout le monde a mis des buts, des points. C’est la victoire d’une équipe toute entière, d’un groupe.

FFHG : Cette victoire représente l’aboutissement d’un travail de toute une saison ? 

De toute une saison et pour le staff je dirais même de plus qu’une saison. Je crois qu’on a commencé ensemble il y a cinq ans et on a grandi ensemble depuis. On a pu amener notre expérience et notre maturité à l’équipe cette année, qui avait vraiment un bon potentiel et qui arrivait en challenger. Cette année notre message aux joueurs c’était : une médaille oui et pourquoi pas plus haut, vous en êtes capables ! Et ils en ont pleinement pris conscience.

FFHG : Ce sont en effet les propos qu’avait tenu Anthony avant la compétition…

Oui ce sont les propos du staff tout entier, que ce soit Anthony, Christine (Duchamp), Fabien (Hecquet) et moi. On croyait vraiment à ça, au potentiel du groupe. On pensait qu’il fallait y aller, que les joueurs étaient capables d’obtenir de très bons résultats.

« Impossible d’imaginer ce scénario-là »

FFHG : Peux-tu nous parler du scénario du match face à la Norvège, celui qui vous offre le titre ?

Je crois que c’est impossible d’imaginer ce scénario-là. Je n’étais pas sûr que les Norvégiens jouent comme ça. Je savais que s’ils voulaient être champions du monde, ils devaient sortir le gardien. Après je ne savais pas si le coach assurerait une médaille ou jouerait la montée. À 1min30, il le sort donc on le sait. Là, on a une occasion pour marquer en cage vide, suivie d’un très bel arrêt de Gaëtan Richard, mais finalement on se retrouve à six secondes de la fin toujours à égalité au score. Il y a un engagement dans notre camp et nos centres n’en avaient pas gagné énormément jusque-là durant le T3… Et là, Alexandre le gagne et Enzo réussit ensuite le tir parfait. Sans réfléchir, je crois qu’à ce moment-là ils n’ont pas pesé les conséquences, ils se sont juste dit « on la tente ». C’est ça qui est fabuleux et qui fait la différence : ils ont su réalisé le geste parfait au bon moment. Je pense que l’expérience qu’ils ont accumulée en clubs leur a aussi servi sur ce coup. Pour leur troisième Mondial U18, ils réalisent quelque chose d’extraordinaire.

FFHG : On sait qu’on en fait beaucoup sur Alexandre, mais il vit quand même une saison particulière : médaille de bronze au Mondial U20, première saison aboutie en Saxoprint Ligue Magnus, meilleur attaquant du Mondial U18 et aussi pré-sélectionné pour le CM 2017 avec les Seniors…

Oui c’est assez extraordinaire ce qu’il réalise. Sur ce Mondial, il a fait un très bon match face au Danemark notamment (2 buts et 1 assist), et s’est donc montré décisif sur le but vainqueur contre la Norvège. Il a réussi sa mission, comme l’ensemble du groupe. Je veux vraiment souligner l’apport de chacun. D’autres garçons ont connu un bon rendement offensif comme Hugo Sarlin. Et au niveau défensif, tout le monde s’est employé. On ne le voit pas sur les fiches de stats, mais sur l’ensemble du tournoi on a bloqué 72 tirs, c’est énorme ! Du 1er au 4ème bloc, tout le monde a joué son rôle.

FFHG : Dans ce succès collectif, une autre individualité s’est mis en lumière : Gaëtan Richard, le gardien…

C’est clair. Tu ne peux pas réussir une telle performance collective sans un très bon gardien. Gaëtan a été excellent tout au long de la compétition et a été déterminant dans l’obtention du titre. Il a également profité de la saine concurrence avec Lucas Mugnier, ce qui l’a poussé vers le haut. Nous avions un vrai bon binôme de gardiens. La concurrence a d’ailleurs créé une vraie dynamique de performance dans le groupe. Chacun s’est dépassé et a donné le meilleur de soi-même, tout en encourageant ses partenaires. Beaucoup de joueurs dans l’effectif ont profité cette saison du temps de jeu accordé en équipe senior, que ce soit en Saxoprint Ligue Magnus, Division 1 ou Division 2. Sur ce point, le travail de la fédération et des clubs est à saluer.

FFHG : Pour toi, c’est une belle façon de terminer l’aventure en plus ?

Les joueurs m’ont fait un beau cadeau en effet. Cette médaille d’or récompense une très belle aventure humaine. On a partagé de merveilleux moments avec ce groupe. Je suis vraiment content pour les garçons et l’ensemble du staff, ils le méritent tous.