Interview. Marion Allemoz – Damien Fleury, capitaines tournés vers les TQO
05 Août 2021 09:00 / A LA UNE, EQUIPES DE FRANCE

L’année 2021 est synonyme de campagne de qualification olympique pour nos deux sélections tricolores. Les Bleus joueront leur TQO du 26 au 29 août à Riga (LAT), avant d’être imités par les Bleues du 11 au 14 novembre à Lulea (SWE). À l’approche de ces deux échéances, parole aux deux capitaines, Marion Allemoz et Damien Fleury, bien décidés à emmener le hockey sur glace français à Pékin.
FFHG : Comment se déroule votre stage en ce mois de juillet ?
Damien Fleury : Nous sommes tous très contents de se retrouver et ça c’est essentiel. C’est un stage de reprise, où on travaille essentiellement les « skills », à savoir les techniques de patinage et protection de palet.
Marion Allemoz : Etant donné qu’on n’a pas de match en fin de semaine, c’est un stage plutôt axé sur le physique et les duels, même si on aura aussi du travail offensif. On a également des activités de cohésion d’équipe au programme.
FFHG : On imagine que vous êtes impatients de vous tester face à un adversaire, que ce soit la Suède pour Marion ou le Danemark pour Damien ?
MA : C’est sûr qu’on a hâte de se regrouper fin août pour jouer contre la Suède, une nation qu’on n’a pas rejouée depuis le Mondial à Espoo en 2019. Au dernier stage, c’était déjà bien d’avoir pu affronter la Hongrie. Cela nous a permis de nous remettre dans une routine de match international.
DF : Oui, on a hâte de se tester et de voir physiquement où on en est. On a tous travaillé fort cet été. On le voit cette semaine, tous les gars sont prêts à aller au combat. On aura que deux matches de préparation avant le TQO, donc il faudra les jouer à 200%.
FFHG : Cela fait maintenant plus de deux ans que les équipes de France seniors n’ont pas disputé de compétition officielle. Comment gérer une telle période ?
MA : L’absence de compétition n’est pas évidente à gérer et peut représenter une pression supplémentaire, en particulier pour certaines joueuses qui connaîtront leur première expérience en bleu avec le TQO. Mais, même s’il y a eu des hauts et des bas depuis le début de cette pandémie, on s’est toujours adapté et on a réussi à trouver des solutions.
DF : C’est assez compliqué, après c’est pareil pour tout le monde, sauf pour les nations qui ont joué le Mondial Elite en mai dernier. Le Danemark fait partie de ces équipes-là donc c’est très bien de les jouer en préparation. Physiquement, on est prêt. Sur le plan technique, on a très bien travaillé cette semaine. Et à partir du 14 août, quand on se regroupera de nouveau pour le dernier stage, on va s’atteler aux différents aspects du jeu, comme les supériorités et les infériorités numériques. C’est je pense ce qui va être déterminant pour la qualification.
Crédit : Matt Zambonin / HHOF-IIHF Images
FFHG : D’après vous justement, sur quoi se jouera le plus la qualification au TQO ?
DF : L’équipe qui se qualifiera sera clairement celle qui aura fait le moins d’erreur. Lors des deux derniers TQO, nous avons raté notre qualification de très peu, que ce soit contre les Lettons pour Sotchi 2014 ou les Norvégiens pour Pyeongchang 2018.
MA : Je pense que c’est l’équipe qui affichera le plus de détermination et qui arrivera le plus à exploiter l’ensemble de ses qualités qui validera son billet. Une qualification pour les Jeux, rien n’est fait d’avance. De notre côté, on a fortement travaillé pour cet objectif. Nous sommes prêtes et avons hâte que ça démarre !
FFHG : Pour accomplir l’objectif, les matches face aux pays hôte semblent décisifs sur le papier…
MA : On parle beaucoup de la Suède, car on sait que ce sont les favorites, mais il ne faut pas oublier les autres adversaires. Cela va être des matches complètement différents, entre le 4ème qualifié que l’on ne connait pas encore, la Slovaquie ou la Suède. Pour connaître le succès, il faudra se concentrer sur notre jeu et respecter le plan de match que l’on va nous donner.
DF : On commence à être habitué de ce contexte. On sait à quoi s’attendre. D’autant plus qu’on a déjà joué les Lettons de nombreuses fois dans des matches très importants, comme en 2015 au Mondial à Prague où l’on obtient notre maintien en les battant (ndlr : 3-2 aux tab). Cette année, sincèrement, le groupe vit beaucoup mieux et possède une belle force collective. On a tous les ingrédients pour aller chercher notre qualification et faire de belles choses.
FFHG : À l’approche d’un tel objectif, quel message faites-vous passer plus particulièrement au groupe ?
MA : De poursuivre nos efforts. Et même si on travaille des éléments différents à chaque stage, de se rappeler quel est l’objectif final. Il ne faut jamais le perdre de vue, tout en conservant notre bonne humeur, et ce jusqu’au TQO.
DF : Que l’opportunité d’aller aux Jeux est unique. On ne sait pas de quoi l’avenir sera fait donc il faut tout mettre en œuvre pour réussir et placer le collectif au-dessus de tout. Lors de mon premier TQO, pour les JO de Vancouver en 2010, j’étais jeune et je me disais que j’aurais d’autres chances… Me voilà aujourd’hui pour mon quatrième TQO, avec sans doute mon dernier espoir d’aller aux Jeux. En 2016, l’échec d’Oslo m’avait vraiment marqué, nous étions tous effondrés dans le vestiaire, notamment les gars comme Meuns, Cristo ou Yorick (ndlr : Laurent Meunier, Cristobal Huet et Yorick Treille) qui savaient que c’était leur dernière opportunité. Je n’avais d’ailleurs pas pu regarder une seule image des JO 2018, c’était trop dur. Cette fois, je ne veux pas revivre ça !
Crédit : Xavier Lainé / FFHG
FFHG : Que représente pour vous le fait de porter le « C » en Équipe de France ?
DF : Quand Philippe m’a confié cette responsabilité, j’étais fier et heureux ! C’est un véritable rêve de gosse. Même si ce n’est évidemment pas tous les jours facile, c’est un rôle que j’apprécie. Beaucoup aimeraient être à ma place, alors je savoure chaque instant passé avec cette lettre.
MA : Cela a toujours été une fierté de guider mes coéquipières et porter l’équipe. C’est un rôle que j’aime bien et c’est plaisant de l’assurer depuis tout ce temps.
FFHG : Quand vous regardez en arrière, quel est votre plus beau souvenir sous le maillot bleu ?
DF : Il y en a plusieurs… Mais le Mondial à Minsk avec un quart de finale reste un moment inoubliable ! On s’incline contre une très belle équipe de Russie qui jouait en plus quasiment à domicile, mais on n’a pas à rougir. Ce sont des émotions uniques, j’espère qu’on les revivra un jour.
MA : J’en ai plusieurs aussi… mais la montée en Élite, acquise à Vaujany en 2018, reste à part. C’est quelque chose que j’attendais depuis longtemps. C’est un souvenir forcément lié au Mondial de l’année suivante, disputé en Finlande, le premier au niveau Élite pour l’équipe de France.
FFHG : Enfin, un mot à adresser à l’autre collectif ?
MA : Je leur souhaite évidemment bonne chance pour aller chercher la qualification aux JO. Qu’ils donnent tout ce qu’ils ont, ils sont capables de le faire et on est derrière eux !
DF : J’espère qu’on va leur montrer la voie. En tant que sportif, les Jeux Olympiques c’est vraiment un rêve. Je leur souhaite de prendre du plaisir dans cette qualification, d’aller la chercher et de réaliser quelque chose de beau pour le hockey français !
Entretiens réalisés les mardi 27 (Marion Allemoz) et jeudi 29 juillet (Damien Fleury), à l’occasion des stages effectués respectivement à Dunkerque et Cergy-Pontoise.
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Deux équipes, un seul objectif : la qualification ????
♂️ 26 au 29 août à Riga ??
♀️ 11 au 14 novembre à Luleå ??? Retrouvez le calendrier complet des Tricolores : https://t.co/1p78vnKWDC pic.twitter.com/KkZGYL2olu
— Équipes France Hockey (@Hockey_FRA) June 23, 2021