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Arbitrage. Pierre Dehaen et Nicolas Constantineau reviennent sur le Mondial Elite

16 Juin 2022 15:42   /   A LA UNE

 

Sélectionnés au Mondial Elite à Helsinki et Tampere (FIN) du 13 au 29 mai pour représenter la France, nos deux arbitres français Pierre Dehaen et Nicolas Constantineau se livrent sur leur participation à ce championnat du monde.

Crédit photo : Xavier Lainé / Stéphane Heude


Pierre, est-ce qu’après avoir remporté un nouveau Trophée Carlixte Pianfetti et participer ensuite à ton premier Mondial Elite en tant que Head, tu peux dire que c’est l’une de tes plus belles saisons ?

C’est sûr que concrètement après avoir participé à des finales nationales que ça soit en Synerglace Ligue Magnus et en Coupe de France, mais aussi à des matchs de Continental Cup et de CHL, c’était vraiment la cerise sur le gâteau pour moi d’apprendre ma sélection pour le Mondial Elite en Finlande. Cette expérience sportive était très enrichissante, j’ai appris beaucoup de choses et j’ai rencontré énormément de monde.

Tu avais déjà connu l’Elite en tant que juge de ligne, quelles ont été tes premières impressions lors de ces débuts dans le rôle de Head ?

La première chose que j’ai pu noter c’est la pression, que j’ai senti beaucoup plus importante dans ce nouveau rôle qu’en tant que juge de ligne. Forcément on est un peu chef d’orchestre et responsable de toutes les décisions qui sont prises. On a un peu plus les projecteurs sur soi. Ensuite, on sort d’une crise sanitaire, donc il y avait vraiment un plaisir et un engouement de tous se retrouver sur un événement majeur avec des tribunes très bien garnies. C’était une satisfaction pour l’ensemble des acteurs, qu’il s’agisse des joueurs, des staffs, des organisateurs ou encore des bénévoles, de se réunir autour d’un d’un sport qu’on aime tant. J’ai eu la chance de pouvoir arbitrer la Finlande chez soi dans une patinoire pleine à craquer, avec des joueurs qui ont évidemment l’envie de bien faire. L’ambiance était incroyable. Mais aussi, ce qui est tout à fait plaisant c’est toute l’aide technique mise autour de nous pour un tel événement, notamment l’arbitrage vidéo avec une vingtaine d’angles différents. Sur un autre point de vue technique, ce sont nous qui faisons les annonces à l’ensemble de la patinoire pour les pénalités et les visionnages vidéos. Ce sont des éléments sur lesquels il faut s’adapter et on n’a très peu de rencontres pour s’imprégner de tout ça. Mais dès que le premier match est passé et qu’on a assimilé tous ces points, tout se passe très bien.  

De ton côté Nicolas, l’année dernière tu avais déjà remporté le Trophée du meilleur arbitre et tu avais également été sélectionné pour le Mondial à Riga. En 2022, tu suis la même trajectoire avec un nouveau prix et une participation au Mondial en Finlande. Cette nouvelle année est plus que satisfaisante ?

C’est une année satisfaisante en effet. Quand tu fais une bonne saison, tu as envie d’enchaîner la saison suivante. Il y a un an à Riga la tâche était différente parce qu’on arbitrait dans une enceinte où il n’y avait pas d’ambiance. Cette année le public est revenu, ça rajoute une petite pression qui est agréable. Ça faisait du bien de revoir les spectateurs dans la patinoire et d’avoir du bruit dans les gradins. 

Toi qui as déjà vécu un Mondial Elite, comment s’est passée cette nouvelle expérience ?

Par rapport à la première année, on se fixe de meilleurs objectifs. Quand on participe à un premier mondial élite on a envie de bien faire et de donner le meilleur de soi-même, mais quand on entame un second on essaye de travailler sur certains points et de mettre la barre plus haute. Pour cette édition j’ai eu l’opportunité d’arbitrer le match d’ouverture de la Finlande à Tampere (ndlr : victoire 5-0 contre la Norvège le 13 mai). Ce genre de rencontre c’est toujours excitant. Il y a les animations d’avant-match et les mots du président. La patinoire était pleine à craquer avec plus de 12 000 spectateurs, c’était vraiment impressionnant. 

De gauche à droite : Pierre Dehaen et Nicolas Constantineau (Crédit photo : IIHF)

 

Comment est-ce que l’on prépare un championnat du monde élite ? 

P.D : Je dirais comme les autres compétitions, avec du sérieux et de la rigueur. Aujourd’hui dans l’arbitrage tricolore on se retrouve malgré tout avec une contrainte, qui est que nous ne sommes pas des arbitres professionnels, contrairement à beaucoup d’autres nations. Il faut se plonger dedans au moins un mois avant, en prenant en compte les aspects réglementaires de l’IIHF et les différents protocoles, mais aussi sans oublier la préparation physique. Qui dit arbitrer les meilleurs joueurs du monde, dit arriver avec une condition physique irréprochable. On doit être le plus affûté possible. Ça reste très prenant, l’investissement est considérable, mais l’expérience est extraordinaire. 

N.CIl faut être prêt physiquement et mentalement. Il y a une préparation qui se fait sur les règlements, les tenues, etc. Mais en championnat du monde ou en Synerglace Ligue Magnus, un match de hockey reste un match de hockey, on ne va pas changer les règles et notre façon de faire. Quelque soit la rencontre on va arbitrer une rencontre de hockey. Après effectivement en Mondial Elite le jeu est plus rapide, le système de jeu est un peu mieux établi et ça tourne vite. Il y a toujours une petite pression en plus c’est certain mais elle est stimulante. Je suis originaire du Québec, donc les championnats du monde c’est un événement qu’on regarde tout le temps à la télévision. L’an passé pour mon premier match j’étais un peu nerveux, mais c’est de la bonne nervosité. Elle fait partie du jeu mais il faut savoir la gérer. 

Sur un plan général, quelle analyse faites-vous de votre performance au Mondial ?

P.D : Concernant mes performances, j’estime qu’elles ont été satisfaisantes et qu’elles ont répondu aux attentes à l’IIHF et aux coachs des arbitres. Les retours que j’ai pu avoir au niveau de mes évaluations sont bons. Il y a bien sûr des axes d’amélioration, une remise en question. Mais le professionnalisme et la précieuse aide qu’on a pu avoir par l’intermédiaire des coachs des arbitres me permet de rentrer en France en étant meilleur. C’est une expérience que je suis heureux d’avoir partagé avec des officiers du monde entier. 

N.C : Je suis content de mon tournoi, j’ai eu un retour intéressant sur ma performance. J’aurais quand même aimé arbitrer un match des quarts de finale, malheureusement ça ne s’est pas fait. Sinon dans l’ensemble je suis satisfait, je vais continuer à travailler sur les points sur lesquels on a discuté sur place avec les coachs des arbitres. On verra ce que ça donnera pour la suite. 

Quand on participe à un championnat du monde, ça donne toujours envie d’y retourner n’est-ce pas ?

P.D Une fois qu’on y a goûté c’est sûr qu’on a envie d’y retourner. Mais il ne faut pas oublier aussi qu’il y avait un contexte particulier sur cette édition, que les officiels russes et biélorusses n’étaient pas qualifiables à cause des décisions propres à l’IIHF. Evidemment je continuerai à travailler sérieusement en France et à l’étranger en fonction des opportunités qui me seront offertes. Si l’IIHF me dit d’y retourner j’irai avec grand plaisir, et si ça doit être pour d’autres championnats du monde seniors à niveau inférieur ou dans d’autres catégories, j’irai avec la même envie, dans l’objectif de performer et de bien représenter ma fédération ainsi que mes collègues. 

N.C : Quand un Mondial Elite se termine, on recommence à travailler pour la saison prochaine dans l’optique d’être sélectionné. L’ambiance qu’il y a autour d’un événement comme celui-ci est spéciale. Certes on y va pour arbitrer des matchs, mais il y a aussi des amitiés qui se créées avec les arbitres d’autres nations. On rencontres de nouvelles personnes. Au-delà de l’arbitrage en tant que tel, on est une famille. Peu importe d’où on vient on a tous la même passion et c’est beau à vivre. 

La FFHG tient à les féliciter pour leur implication durant ce Mondial Elite !