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A.Rech : « Je dois faire encore mieux »

24 Oct 2022 12:30   /   A LA UNE, EQUIPES DE FRANCE, EQUIPE DE FRANCE SENIOR FEMMES

 

Arrivé en Finlande cet été, Anthony Rech s’est parfaitement acclimaté à sa nouvelle vie, aussi bien sur la glace qu’en dehors. Il évoque son bon début de saison, les différences entre les championnats finlandais et allemand, mais aussi de l’équipe de France avec qui il aimerait atteindre les quarts en mai prochain.

Crédit photo : 


Anthony, comment vas-tu ?

Plutôt bien ! J’essaye de m’habituer à la culture et à la vie finlandaise un peu différente de ce dont je connais. Niveau hockey ça se passe aussi plutôt bien avec des résultats corrects et une belle lutte en haut du classement. 

Entre le dernier mondial, ta saison en Liiga et le prochain Mondial, tu ne quittes plus la Finlande ! C’est un pays où tu te plais ?

(rires) Ce n’était pas un pays prévu dans mon plan de carrière. Le dernier Mondial est bien tombé, ma famille a pu voir à quoi ressemblait la Finlande. Turku est l’une des plus grosses villes du pays, loin des petits villages un peu perdus comme il en existe beaucoup ici. Tout se passe bien pour le moment. Les prochaines semaines vont nous demander un temps d’acclimatation avec la nuit qui arrive de plus en plus tôt et le peu de soleil. La ville est calme, les gens sont sympas, on profite au maximum de cette nouvelle vie.

Peux-tu nous parler de ton nouveau club ?

TPS a fêté ses 100 ans cette année, c’est un club légendaire du pays. Il y a d’ailleurs eu un évènement organisé récemment avec les légendes du club et, même sans comprendre le finnois, on ressent les émotions et le poids de l’histoire du club. Dans la construction de l’effectif, le club essaye de faire un mixte entre formation, qui est très bonne ici, et cadres. Cela fonctionne plutôt bien puisqu’ils sortent de deux finales consécutives (rires).

Et sur la glace, quelle est votre style de jeu ?

Mis à part l’élimination en CHL, nous faisons un début de saison correct. Il y a un groupe très collectif, avec des gars qui travaillent dans les deux sens peu importe leur rôle. Nous essayons de jouer de plus en plus avec le palet, même si le club met une attention particulière sur l’aspect défensif. Plusieurs de nos matchs se sont terminés par un but d’écart seulement, ce qui donne des matchs très fermés mais sympas à vivre. Je découvre aussi des nouvelles façons de travailler, que ce soit sur la glace ou en dehors.

Anthony Rech avec le casque de meilleur pointeur de TPS

Tu cartonnes depuis le début de saison avec ton nouveau club. Comment l’expliques-tu ?

Très honnêtement je ne m’attendais pas à une telle réussite dès le début ! Dans le contenu je suis encore loin du compte. Je dois faire mieux dans la possession et dans mon impact tout au long de la rencontre. J’enchaîne les buts et c’est positif à la fois pour ma confiance et pour celle de l’équipe. C’est une ligue où il est dur de marquer et pour l’instant j’y parviens donc j’en suis super content. Je suis un peu surpris de marquer beaucoup sur des rebonds, je me suis découvert un nouveau point fort depuis que je suis en Liiga (rires).

Avec déjà 7 buts tu te montres particulièrement efficace face au but. Ton record personnel est de 20 avec Wolfsburg en 2020. Tu peux le battre cette année ?

J’aimerais bien ! Pour en avoir parlé avec plusieurs anciens joueurs de Liiga, je sais qu’atteindre la barre de 20 buts est une très belle performance ici. Je n’aime pas vraiment me fixer des objectifs de points, c’est parfois plus négatif qu’autre chose. C’est en se concentrant sur son jeu et en jouant de la bonne façon qu’on parvient à scorer. Si l’équipe tourne bien, cela voudra dire qu’individuellement je serais bien.

Quels sont les objectifs du club cette saison ?

Finir dans le Top 4 à la fin de la saison régulière. Ensuite on verra mais ils veulent retourner en finale bien sûr, et aller chercher ce sacre qui manque depuis 2010.

Que penses-tu des patinoires finlandaises et de l’ambiance qu’il y règne ?

Il y a un peu de tout ! Turku ou Tampere ont des patinoires de très haut standing avec plus de 9000 places. Il y a un public de passionnés un peu partout même si ce n’est pas toujours plein, surtout en semaine. À Turku on a déjà joué devant environ 8000 personnes par exemple, c’était vraiment sympa.

En CHL tu as notamment joué contre tes anciens coéquipiers de Wolfsburg, ton ancien club. Qu’as-tu ressenti ?

C’était très bizarre honnêtement ! Ça m’a fait plaisir de voir mes anciens coéquipiers. On a pu passer une soirée ensemble après le match et échanger, c’était cool. Je n’ai pas eu la chance de revenir là-bas car j’ai été mis au repos, mais ça m’aurait fait encore plus drôle. Wolfsburg m’a offert un petit cadeau de remerciement lors de leur venue, c’était super sympa de leur part. Je garde un très bon souvenir de mon passage chez les Grizzlys. J’ai aimé le Hockey, la ville et la vie à Wolfsburg. Notre deuxième enfant est né là-bas donc je n’oublierai jamais cette partie de ma vie.

Quels sont les différences entre les championnats allemands et finlandais ?

Le jeu est plus rapide en Finlande, avec une mentalité plus défensive où les équipes ferment beaucoup le jeu dès qu’une équipe marque par exemple. Les collectifs sont très bien huilés. La DEL est plus ouverte et plus physique. Pour résumé, je dirais qu’ici on considère que celui qui gagne un match est celui qui prend le moins de but, alors qu’en Allemagne c’est l’équipe qui marque le plus qui s’impose !

Avez-vous échangé avec Charles Bertrand, lui qui a fait le chemin inverse en quittant Tampere pour Ingolstadt ?

On a beaucoup échangé cet été car nous étions tous les deux sans club. Il m’a dit qu’il fallait que je fonce si j’avais une bonne opportunité car c’est un championnat et un pays dans lequel j’allais m’éclater. Je l’ai aussi conseillé à l’inverse pour son départ à Ingolstad. Lui qui est très bon offensivement, je lui ai dit qu’il allait se régaler en Allemagne.

J’en ai aussi parlé avec Hugo Gallet, notamment du style de jeu mais également des types de contrat qui sont différents en Finlande. Anthony Guttig, avec qui je me suis entraîné cet été à Rouen, m’a aussi averti sur la mentalité à avoir. Il m’a prévenu qu’il fallait être prêt à montrer qu’on savait jouer au Hockey en France. Entre anciens joueurs de clubs on se partage souvent nos expériences. Il faut qu’on s’aide entre Français (rires).

Anthony Rech après son but contre la Slovaquie au Mondial 2022 (Crédit : Xavier Lainé/FFHG)

L’équipe de France jouera le Mondial à Tampere en mai prochain. A quelques mois du tournoi, comment vois-tu la compétition ?

C’est encore loin mais déjà excitant. On va jouer dans une belle patinoire, avec notamment une confrontation face à la Finlande où il y aura c’est sûr une grosse ambiance. Il faut progresser d’année en année. Notre groupe est relevé, ça ne sera pas facile mais c’est à nous de profiter et de se donner à fond. Ce sera le dernier Mondial de certains, le premier pour d’autres. Il faut tout donner pour ne rien regretter et espérer un meilleur résultat.

Que faire pour décrocher un meilleur résultat justement ?

L’expérience engrangée à Helsinki va nous faire du bien. En mai prochain il faudra vraiment partir du principe que si le maintien est déjà acquis, il faut se donner les moyens de chercher l’étape suivante. En se donnant à fond sur tous les matchs, peu importe les scénarios, on pourra être fier de nous.

Pour finir, qu’est-ce qu’on peut te souhaiter cette saison ?

Avec Turku j’aimerais bien aller chercher une petite Liiga comme Charles Bertrand, ça serait sympa (rires). Et pour l’équipe de France au minimum le maintien bien sûr, mais si on peut gratter plus… Que ce soit dans le jeu ou dans le résultat, souhaitez-nous de faire encore mieux !


Anthony Rech en bref :

  • Né le 9 juillet 1992 à Sallanches
  • Carrière en clubs : Rouen (2009-2014), Dijon (2014-2015), Gap (2015-2017),  Shwenninger Wild Wings (GER, 2017-2019), Grizzlys Wolfsburg (GER, 2019-2022), TPS Turku (FIN, depuis 2022)
  • Palmarès : 4 Championnats de France (avec Rouen en 2010, 2011 et 2012; avec Gap en 2017), 2 Coupes de France (avec Rouen en 2011, avec Gap en 2016), 3 Coupes de la ligue (avec Rouen en 2010, 2013 et 2014), 1 Continental Cup (avec Rouen en 2012)
  • Participation à cinq Mondiaux Élite avec les Bleus.