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Pierrick Dubé : « Je suis fier de moi »

19 Juil 2023 17:00   /   A LA UNE, EQUIPES DE FRANCE, BLEU(E)S DE L'ÉTRANGER

 

Quelques semaines après sa signature chez les Washington Capitals, Pierrick Dubé (21 ans) confie sa fierté d’avoir signé un contrat avec une franchise NHL et évoque ses ambitions à l’aube d’une nouvelle saison capitale dans sa jeune carrière.


Tout d’abord, comment vas-tu et quel est ton programme actuellement ?

Ça va super bien ! Je suis à Québec pour mon entraînement estival avec mon préparateur physique jusqu’à début septembre et le début du camp d’entraînement de Washington.

Comment appréhendes-tu ce camp d’entraînement ?

L’année passée je m’étais juste fait inviter à Montréal. L’organisation n’avait aucune attente sur moi car je n’avais pas de contrat, donc j’avais « tout à prouver ». Je l’aborde d’une manière différente cette année vu que j’ai un contrat à double volet AHL/NHL. Il y aura plus d’attentes c’est sûr mais je ne suis pas quelqu’un qui me met la pression dans la vie, je ne contrôle que ce que je peux contrôler. Je vais me donner au maximum sur la glace. Je suis là pour montrer pourquoi ils m’ont signé, et recommencer ça chaque année ! Je suis bien encadré dans ma préparation estivale, puisque je m’entraîne avec des NHLers comme Patrice Bergeron et Philipp Danault, qui ont beaucoup d’expérience. Je partage la glace avec eux deux-trois fois par semaine et ils me parlent beaucoup à l’approche des camps d’entraînements.

Qu’est-ce qu’ils te disent ?

Surtout de rester moi-même. Que je sois utilisé sur l’avantage numérique ou ailleurs, je dois rester le joueur que je suis et ne pas changer mon jeu. Ce n’est pas parce que j’ai un contrat que je dois changer ma personnalité et ma façon de jouer. Et aussi d’être le plus professionnel et sérieux possible à l’approche de ces camps…

Que ressens-tu après avoir signé chez les Washington Capitals ?

Je suis fier de moi. C’est un bel accomplissement dans ma jeune carrière. J’ai réalisé une bonne saison en AHL, ce qui m’a permis d’avoir plusieurs propositions. J’étais agent libre au 1er juillet et le 1er juillet dès 9h00, mon agent m’a appelé pour me parler de cette offre de Washington, qui pour nous est la plus intéressante car ils m’offraient beaucoup, que ce soit en termes de confiance ou de plan de match. Même sans penser à la NHL, c’est un bon choix car les Bears de Hershey ont tout le temps une grosse équipe en AHL. Ils viennent de gagner la ligue et le gros noyau de joueurs sera encore là la saison prochaine. Ce sera intéressant pour moi de prendre encore plus d’expérience dans cette ligue si je ne suis pas appelé en NHL dès cette année.

 

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Justement, quel est ton objectif pour cette saison ?

Faire une grosse saison en AHL pour espérer être appelé de temps en temps en NHL. Ça me paraît être un objectif atteignable. Je ne veux pas brûler les étapes et je sais que jouer une saison de plus en AHL, avec du temps de jeu, peut être bon pour moi.

Qu’est-ce que représente pour toi la franchise de Washington ?

C’est une organisation de première classe, qui a des bonnes équipes chaque année et qui compétitionne pour aller le plus loin possible aux playoffs. Ils se dirigent vers la fin d’un cycle avec plusieurs joueurs vedettes qui approchent la retraite. C’était une des raisons de ma signature à Washington, car je sais que j’aurai ma chance assez rapidement. Comme Washington a eu de bons résultats dans les dernières années, ils ont eu moins de choix au repêchage et auront donc moins de jeunes qui rentreront dans les équipes dans les prochaines saisons, contrairement à Montréal par exemple. Pour jouer rapidement au niveau supérieur, Washington est un meilleur choix à mes yeux. C’était une bonne opportunité pour moi de changer d’organisation. J’étais super bien à Montréal, je n’ai que des compliments pour eux. Ils m’ont donné ma chance sur la première année, en m’utilisant autant que n’importe qui alors que je n’avais pas un gros contrat. C’est en partie grâce à ça que j’ai pu signer à Washington derrière.

Tu sors d’une saison réussie avec les Rockets de Laval (32 points) en AHL. Comment expliques-tu cette réussite ?

Si je devais debriefer ma saison : j’ai commencé en AHL mais il y avait beaucoup d’attaquants. En début de saison, les clubs font souvent jouer leur gros contrat pour les mettre en valeur et leur donner une chance. Moi j’avais juste un contrat AHL – ECHL, donc j’ai rapidement été envoyé avec les Lions Trois-Rivières en ECHL. J’ai retrouvé la confiance là-bas en neuf matchs (ndlr : il a inscrit 14 points dont 9 buts). A mon retour le coach m’a dit qu’il aimerait que je ramène tout ce que je faisais en ECHL en AHL, même si j’allais avoir moins de temps de jeu et de responsabilité. C’est ce que j’ai fais je pense. J’ai gardé ma confiance, le coach l’a remarqué et j’ai eu beaucoup de temps de jeu ensuite. J’ai été constant toute l’année et ça m’a été bénéfique.

Pierrick Dubé sous la tunique du Rocket de Laval (crédit : Rocket de Laval)

Pour ceux qui ne te connaissent pas, comment décrirais-tu ton jeu ?

Je suis un joueur très offensif, avec beaucoup de vitesse et d’habileté individuelle, comme mon lancer qui est ma plus grande force. Je dois encore travailler sur mon rôle défensif mais ça va venir avec l’expérience professionnelle.  

Tu as bien récupéré de ta blessure, survenue en avril dernier avec l’équipe de France lors d’un match face à la Slovénie ?

Je suis de retour à 100%, ma blessure est derrière moi désormais. Quand j’ai appris ma blessure, je suis retourné chez moi à Lyon pendant 2 mois. J’ai eu le temps de bien récupérer et de me ressourcer en famille. Une fois que ma blessure allait mieux, j’ai repris l’entraînement pendant deux semaines à Lyon. Le club m’a gentiment laissé l’accès donc j’ai pu m’entraîner hors-glace et même un peu sur la glace.

Cette blessure t’as fait louper ton premier Mondial Élite. On imagine que c’était une grosse déception…

Évidemment… D’autant plus qu’en tant que joueur en nord-américain, on ne sait jamais quand on va pouvoir y participer vu que nos playoffs terminent beaucoup plus tard qu’en Europe. J’aurai vraiment voulu y participer, mais avec du recul je me dis que ça fait partie du Hockey. Contrairement au foot, on a un championnat du Monde tous les ans alors je peux me rattraper (rires). Je me dis que cette blessure était un peu un mal pour un bien. J’ai enfin pu couper pendant 2 mois après deux ans très intenses. C’était une déception quand je pense à l’équipe de France, mais j’y vois du positif aussi : j’ai pu remettre les batteries à zéro aussi bien physiquement que mentalement. Ce n’est que partie remise, ce sera avec honneur que je représenterai la France dès la saison prochaine si je suis disponible.

Et peut-être enfin jouer en Élite avec des joueurs avec qui tu évoluais en jeune.

Oui, comme Dylan Fabre par exemple ! On se connaît depuis très longtemps maintenant avec Dylan, on joue ensemble depuis l’équipe de France U18. C’est toujours fun de venir en équipe de France et de retrouver les gars. On avait un super groupe cette année, je me suis très bien entendu avec les jeunes et les vétérans. Tous les gars étaient là les uns pour les autres.

L’équipe de France U20 au Mondial 2020 de Kiev, avec notamment Pierrick Dubé, Dylan Fabre ou encore Jules Boscq dans ses rangs.

Tu as pu regarder les performances de tes compatriotes ?

Oui j’ai regardé les premiers matchs importants ! J’étais à fond derrière eux. J’ai gardé beaucoup contact pendant la compétition avec certains comme Alexandre Texier, Valentin Claireaux, Charles Bertrand ou encore Dylan Fabre. Ils ont fait de belles performances, j’étais très content du maintien.

Une année capitale arrive pour les Bleus avec un nouveau Mondial et la qualification olympique…

Jouer un Mondial est un rêve d’enfance, mais les JO c’est encore plus gros ! Mon père (ndlr : Roger Dubé) a fait les Jeux de Nagano en 1998 donc ça serait un bel accomplissement pour ma famille et moi de suivre ses traces. C’est dans un coin de ma tête. Je serai super heureux de pouvoir aider les Bleus à jouer les JO et à performer en Mondial. J’ai envie que cette équipe se qualifie pour un quart de finale et ce sera l’objectif dans les prochaines années je pense.

La jeune génération intègre petit à petit l’équipe, avec toi et d’autres comme Dylan Fabre, Jules Boscq ou encore Justin Addamo. Comment vivez-vous ce changement ?

Beaucoup de jeunes arrivent c’est vrai. Une époque est en train de se terminer et on essaye de prendre la relève et de faire les mêmes performances que nos aînés. C’est un plaisir de côtoyer les Bleus qui ont plus d’expérience, ils sont très positifs et bienveillants avec nous. Ils nous mettent sur le bon chemin pour porter ce maillot avec honneur et réussite.

Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour cette année ?

Si je peux commencer en NHL à la suite du camp d’entraînement, je ne dirai jamais non (rires). Surtout de faire une excellente saison en AHL et de connaître mes premières minutes en NHL. Et en mai, si notre saison est terminée, de vivre mon premier Championnat du Monde !

Entretien réalisé le mardi 18 juillet