La Ligne Bleue N°22
13 Mar 2014 11:00 / NEWSLETTER
Arbitrage – Guy Zaegel. « Transmettre mon expérience »
Le rôle des arbitres est prépondérant dans le bon déroulement d’une rencontre sportive. Un des aspects du développement du hockey sur glace est ainsi lié au recrutement et à la formation des arbitres. Guy Zaegel s’est engagé dans ces problématiques dès qu’il a commencé à officier au niveau national en 2006. Il est depuis 2011 le Responsable Formation du Groupement de Ligues Nord-Est. Il revient pour nous sur la nécessité de bien former les arbitres et sur le déroulement d’un stage de niveau A, première étape pour devenir arbitre.
Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste le rôle d’un formateur, spécifiquement pour les formations de niveau A ?
G.Z. : Le niveau A étant un module d’initiation, il s’agit dans un premier temps de faire découvrir la fonction d’arbitre, notamment son rôle important dans le bon déroulement d’une rencontre. On souhaite dépasser les a priori et donner envie aux participants en présentant les aspects positifs de l’arbitrage. On va pour cela insister sur le fait que l’arbitre est avant tout un sportif, quelqu’un qui doit être capable de prendre des décisions rapidement, qui a besoin d’une bonne préparation tant physique que psychologique et qui possède une connaissance approfondie des règlements du hockey sur glace.
Comment avez-vous été amené à devenir formateur ?
C’est surtout l’aspect pédagogique qui m’a motivé pour devenir formateur. J’apprécie le fait de transmettre mon expérience et des savoirs. J’ai vécu tous les bons et mauvais côtés du parcours de quelqu’un qui veut commencer l’arbitrage et je sais qu’il y a beaucoup de travail à faire par rapport aux relations des arbitres avec les joueurs, les coaches et les parents. Aussi, cette fonction est un moyen de participer au développement du hockey sur glace. C’est d’ailleurs ce qu’a bien compris la fédération en mettant en place un cadre de travail intéressant pour la formation des arbitres depuis quelques années, avec pour objectif de faire évoluer le niveau de l’arbitrage en France.
Comment les clubs peuvent-ils se porter candidats à l’organisation d’une formation de niveau A ?
En juin, une demande est envoyée à tous les clubs pour connaitre leurs besoins en formation. Puis en début de saison, en fonction des créneaux disponibles, un planning est établi par le responsable des formations de la zone concernée. Ce sont les clubs qui sont à l’initiative et qui doivent recruter leurs stagiaires – un stage nécessite un minimum de 8 participants – mais on les incite bien évidemment aussi à le faire. L’idée est à terme que tous les clubs aient au moins organisé un stage de niveau A pour inciter un maximum d’enfants à connaitre le règlement et l’arbitrage a minima. Comprendre les règles et l’esprit du jeu sont en effet essentiels pour un sportif.
Quels sont les prérequis pour s’inscrire à ces stages de formation à l’arbitrage ?
Aucun… A part bien sûr savoir patiner ! Le stage de niveau A est ouvert à tous les jeunes licenciés à partir de 11 ans. L’idée n’est pas de forcer les enfants à venir suivre un stage d’arbitrage mais que cela soit fait dans l’esprit d’un engagement volontaire. En outre, même s’il y a une majorité d’enfants inscrits, le niveau A ne leur est pas réservé. Pour preuve, lors de mes formations, j’ai eu plusieurs joueurs loisirs ou parents qui voulaient pouvoir combler le déficit d’arbitres ou tout simplement maitriser les règles du jeu.
Quel est le déroulé type d’une journée de formation au niveau A et quels en sont les points essentiels ?
La formation de niveau A dure 5h, alternant théorie et pratique, et aborde 5 points essentiels : l’attitude d’un arbitre hors et sur la glace, le positionnement, les règles de base, le coup de sifflet et la feuille de match. Dans l’ordre de déroulement, on explique tout d’abord comment se valident les différents stages d’arbitrage jusqu’au niveau national. La partie suivante concerne le rôle en général d’arbitre. On développe ici un des aspects essentiels : comment l’arbitre doit se présenter et agir, aussi bien en dehors que sur la glace. Pour ces parties théoriques, on s’appuie notamment sur des diaporamas et des vidéos. Ensuite, durant 1h, il y a une mise en situation pratique et ludique sur la glace avec des rencontres organisées soit avec une équipe U11 soit entre les participants. Durant ces oppositions, le formateur va conseiller les arbitres pour corriger leurs défauts, notamment sur leur placement, leur lancement de palet et leur coup de sifflet. Ces trois aspects font partie des fondamentaux de l’arbitrage. On retourne par la suite en salle où on étudie les pénalités, les hors-jeu et les dégagements interdits. Il s’agit ici d’aborder uniquement les pénalités de premier niveau comme les « accrocher », « faire trébucher »,… On finit ensuite par le dernier élément essentiel de l’arbitrage : le volet administratif avec les bases pour remplir une feuille de match.
Enfin, quel message auriez-vous envie de faire passer aux jeunes licenciés qui souhaiteraient devenir arbitre ?
Il faut qu’ils s’engagent d’abord pour le plaisir du sport. Être arbitre, c’est être un sportif accompli et cela nécessite le développement de qualités humaines importantes telles que la rigueur, l’humilité, la curiosité, l’entraide et la maitrise de soi. Je dirais finalement que se former à l’arbitrage constitue un challenge pour quelqu’un qui a envie de progresser et de s’inscrire dans le développement et la maitrise de son sport.