La Ligne Bleue N°22
13 Mar 2014 11:00 / NEWSLETTER
EDF Fem – Estelle Duvin. « Aller le plus loin possible »
Du 6 au 12 avril prochain, l’Equipe de France féminine disputera le Mondial Division 1 Groupe A à Prerov, en République Tchèque. A cette occasion, Estelle Duvin participera à son deuxième Championnat du Monde avec les Bleues, après avoir contribué à la victoire de l’année dernière à Strasbourg (Division 1 Groupe B). Née en 1997, elle fait partie des plus jeunes joueuses du groupe France avec Sophie Leclerc et Jade Vix. Originaire de Dunkerque, la jeune hockeyeuse partage son temps entre le pôle France de Chambéry, son club de Neuilly-sur-Marne et l’Equipe de France. Elle revient pour nous sur sa passion pour le hockey et ses premières expériences sous le maillot tricolore.
Peux-tu nous dire quel est ton quotidien au pôle France de Chambéry ?
E.D. : Cela fait deux années que je suis là-bas en internat. Le lycée est juste à côté de la patinoire et l’emploi du temps est aménagé, ce qui permet de s’entrainer deux fois par jour entre les cours, avec une séance sur glace et une hors glace. On a aussi des temps pour rattraper les cours lorsque l’on part en stage. C’est vraiment la meilleure structure qu’il y a pour le hockey féminin en France.
D’où vient ta passion pour le hockey sur glace, un sport dont l’univers est plutôt masculin ?
Mon grand frère en faisait à Dunkerque et j’avais un peu le même tempérament que lui. Je n’étais pas vraiment du genre à jouer à la poupée quand j’étais petite et j’ai toujours voulu faire un sport de contact. Dès fois, c’est vrai on dit « les filles c’est plus faible », alors justement tu veux montrer que tu as ta place parmi les garçons et que tu peux même être meilleure qu’eux. Le fait que le hockey soit un sport collectif était aussi important car l’esprit d’équipe est vraiment quelque chose que j’aime bien. Je ne me vois pas faire un sport individuel car pour moi, les meilleurs moments c’est quand on partage les victoires.
L’année dernière, le public avait répondu présent et assuré l’ambiance à Strasbourg. On imagine que tu gardes un bon souvenir de ce premier mondial remporté avec les Bleues ?
C’est quelque chose d’unique. Ça donne des frissons de vivre ces moments-là. En plus, c’était mon premier championnat du monde sénior alors gagner directement comme ça… Au début c’était un peu dur de réaliser mais tout s’est vraiment bien passé : je me suis tout de suite sentie intégrée au groupe, il y avait une superbe ambiance, j’ai marqué mon premier but,… Quand tu portes ce maillot, tu te dis que tu représentes ton pays : c’est vraiment quelque chose de magique. Jouer puis entendre la Marseillaise après les matches, c’est vraiment ça qui te fait réaliser. Tu te rends compte de la chance que tu as d’en faire partie, et ça donne encore plus envie de te dépasser.
Après les matches amicaux de Février contre le Kazakhstan où tu t’es bien mise en valeur (3 buts en 3 matches), comment abordes-tu le championnat du Monde à venir, où la France devra affronter la République Tchèque, la Slovaquie, l’Autriche, le Danemark et la Norvège ?
Ça m’a fait du bien et remise en confiance parce que je revenais de blessure. Pour l’équipe et la cohésion du groupe, plus on arrive à jouer ensemble et mieux c’est, et trois victoires avant d’attaquer le mondial c’est idéal. Il n’y a rien à dire sur l’ambiance du groupe, il n’y a pas de problème de différence d’âge ou quoi que ce soit, tout le monde s’entend bien. Et quel que soit l’adversaire, on attaque toujours les matches de la même façon, avec la même envie. L’objectif c’est le maintien c’est sûr… et pourquoi pas la montée ! On aimerait bien réaliser l’exploit. On va prendre les matches les uns après les autres et on verra ce que ça donne mais on y croit.
Quand tu vois les Jeux Olympiques de Sotchi à la télévision, ça te donne des idées ?
Oui c’est sûr ! Le fait de ne pas s’être qualifiée en Chine il y a deux ans a été une grande déception donc on veut gagner « la qualif’ » dans deux ans et participer aux JO de 2018. C’est vraiment le rêve de toute l’équipe. On y travaille fort tous les jours et on y pense sans arrêt.
Pour finir, que peut-on te souhaiter dans un avenir plus ou moins proche ?
Et bien déjà de ne plus me blesser car c’est assez dur de voir jouer les filles en étant dans les gradins. Et après de tout gagner, d’aller le plus loin possible, sans se fixer de limites et pourquoi pas partir au Canada ou aux Etats-Unis pour intégrer l’élite du hockey féminin.