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La Ligne Bleue N°35

30 Nov 2018 15:25   /   NEWSLETTER

 

Portrait. Officiel de table de marque, un autre regard sur le match

 

Des rives de la Seine jusqu’au pied du Mont-Blanc en passant par la banlieue parisienne nous avons rencontré 4 fidèles bénévoles passionnés. 4 parcours, 4 découvertes. Invitation au cœur du dispositif table de marque.

 

A 68 ans Didier Manin est élu au Comité Directeur du CHAR et Secrétaire de la Ligue de Normandie. Avant d’accompagner ses petits fils à la patinoire il a foulé les parquets de handball comme joueur puis arbitre (mais jamais le chrono !). C’est avec l’aide de Philippe Maggi qu’il fait ses premiers pas en 2002. Depuis, rares sont les semaines où il n’officie pas. « Mon premier Président m’avait surnommé le couteau suisse ». Jugez en ! Il œuvre sur toutes les catégories, aussi bien au chrono pendant les plateaux U9, au micro en U15, comme Maitre de la cérémonie de clôture en U13 ou à la feuille de match en D2.

De la distribution des goûters aux stagiaires U9 à la présentation des équipes en Ligue Magnus, le grand écart est une figure maitrisée pour Didier. Si sa voix est familière des spectateurs de l’Ile Lacroix, sa passion d’officiel est connue au-delà. Il a suivi des formations, passé des niveaux à la Fédération, partagé son savoir à Louviers, Le Havre, Caen et a supervisé des carrés finaux.  Médaillé Jeunesse et Sports il apprécie dans son rôle de côtoyer les arbitres avant et après les rencontres « parfois on refait le match dans leur vestiaire » !

Une belle solidarité s’installe avec le temps comme les amitiés avec ses fidèles associés (Catherine, Teya, David, Corinne, François ou Kevin). Kevin, c’est Kevin Mac Gill. « Ca commence par un coup de main pour les premiers tournois de mon fils et ça fait 20 ans que ça dure avec presque 100 rencontres par an ! ». « Des souvenirs de victoires en Continental Cup (Kevin est la voix des annonces « so british » des rencontres internationales) ou une finale France U22  gagnée à domicile devant 2000 personnes, j’ai des supers souvenirs ». C’est un privilège d’être officiel de table de marque mais cela s’accompagne de beaucoup de rigueur. La préparation de la feuille, les signatures des coaches et des arbitres impliquent d’arriver tôt et partir tard de la patinoire. Une grande concentration est requise « J’ai de la chance, je ne suis pas seul. A Rouen il y a un bon noyau, nous sommes bien placés mais nous regardons davantage le palet que le match ».

Dominique Delahaye à Boulogne souligne cette position originale des officiels placés au centre au niveau de la glace.  « C’est une position privilégiée mais pas pour regarder le match ! ». Notre regard est davantage centré sur les arbitres pour garder la concentration et synchroniser nos actions. A 53 ans, son expérience est riche de 10 années dans un contexte particulier : « J’ai occupé tous les postes et parfois tout seul, y compris en D3 mais aussi des rencontres en mode international : « France Kazakhstan en 2014 avec des coaches qui ne parlaient pas anglais ». Formé pendant les stages d’arbitres il a assimilé les règles de jeu avec application. « Tu sais lire et compter ? Viens faire la table ! » Il se remémore cette invitation d’un dirigeant de l’époque.

« On n’a ni maillot ni sifflet mais on a la même passion !! »

Cette expérience singulière et solitaire Dominique n’en retire que du positif car « ça permet de mieux comprendre le hockey, d’avoir la primeur de l’information, de rédiger l’histoire, un coté maître du temps !! ». A Boulogne, l’emplacement de la table entre les 2 bancs de joueurs offre aussi une vue unique sur le coaching et parfois les noms d’oiseaux traversent la table. « Quand on enchaine les saisons on se fabrique des complicités et aussi un regard sur les évolutions. On voit grandir les gamins des deux cotés, parfois avec des approches éducatives différentes ! »

Licenciée au mont-Blanc, Isabelle est dans le partage. Débuts en 2008 invitée à la table par les premiers pas de son fils. Elle insiste : « C’est une mission collective pour un sport collectif ». Des fidèles compagnons au fil des années, Dominique, Sandrine, Isabelle, Fred, Maurice … pour officier dans toutes les catégories de u9 à D1 (jusqu’à 8 personnes pour prendre les statistiques) le samedi soir. Le dimanche en U15, U17 et U20 Elite une table c’est 3 – 4 personnes, majoritairement des parents. « Nous sommes heureux de nous retrouver dans la cabane, partager un petit pique nique quand le jeu l’autorise… mais ça peut aussi être tendu ».

L’esprit d’équipe et la solidarité finissent toujours pas l’emporter. Rires et fous rires s’invitent dans la cabane.  Au Mont Blanc il faut se partager sur 3 sites avec des configurations différentes. À St Gervais la position entre les bancs est stratégique ! À Megève ou Chamonix, les spectateurs sont plus proches de nous. Parfois, c’est une proximité moins confortable, concentration oblige ! Le partage encore, avec 2 logiciels (Le logiciel pour la D2, D1 et Magnus est différent du  système de feuille de match hockey mineur) « une gymnastique dont nous nous accommodons, pas si compliqué quand on pratique hebdomadairement ».

Les rôles sont multiples, chrono, micro, feuille, pénalités… Dans toutes les patinoires, toutes les semaines, des officiels rendent les rencontres possibles. Prenez part. Les clubs, les ligues proposent des initiations et des formations. Comme Isabelle, Didier, Kevin ou Dominique vous trouverez des passeurs qui ne demandent qu’à partager le plaisir d’officier. Approchez-vous de la table de marque et découvrez un autre regard sur le match.