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La Ligne Bleue N°35

30 Nov 2018 15:25   /   NEWSLETTER

À la découverte du Tornado

Pour la quatorzième saison consécutive, le « Tornado » de Luxembourg participe au championnat de France de la Division 3. En effet, le principal club de ce petit pays frontalier (602 000 habitants) a choisi depuis l’année 2005 de rejoindre notre pays. Une décision qui peut étonner après avoir évolué dans un premier temps dans le championnat régional allemand de Rhénanie-Palatinat. La présence d’un club étranger dans le championnat de France est à la fois une exception et une curiosité qui méritaient bien qu’on s’y intéresse. Loin de se comporter comme des « tornades » sur la glace, les hockeyeurs luxembourgeois, qui reçoivent régulièrement leurs visiteurs sur la belle patinoire de Kockelscheuer, se contentent de jouer en toute modestie uniquement les trouble-fêtes dans la Division 3 française. Dans le groupe C, le Tornado de Luxembourg est en compétition cette saison avec Epinal, Dammarie, l’ACBB, Champigny, Dijon, Reims et Fontenay.

 

Photo officielle des Tornado du LuxembourgConcernant le choix d’évoluer dans le championnat de France, plutôt que dans celui d’Allemagne, Monique Scheier-Schneider, la présidente du club de Luxembourg explique : « Nous avons effectivement joué pendant une dizaine d’années dans la quatrième division allemande. Mais dans la région de la Rhénanie, qui est frontalière avec notre pays, beaucoup de patinoires ont fermé leurs portes et le niveau de jeu avait baissé. De plus, pour continuer à jouer avec les allemands, il fallait se déplacer dans d’autres régions qui sont beaucoup trop éloignées. »

Du coup, en 2005, Monique Scheier-Schneider a contacté Luc Tardif et Eric Ropert lors du congrès annuel de l’IIHF et elle leur a demandé l’autorisation pour que son club puisse rejoindre le championnat de France. Contrairement à l’épisode rocambolesque du club italien de Milan qui, on s’en souvient, avait été disqualifié quelques années plus tôt après avoir joué plusieurs matches dans le championnat de France, le Tornado de Luxembourg pût signer cette fois une convention en bonne et due forme avec cependant une petite restriction. « Le club de Luxembourg a le droit de jouer et d’être promu éventuellement dans toutes les divisions françaises, jusqu’en Ligue Magnus. Mais nous ne pourrons pas remporter le titre de champion de France ! C’est écrit dans la convention. Je trouve que c’est juste puisque nous sommes déjà champion du Luxembourg en battant régulièrement notre unique concurrent, le club de Beaufort, qui n’est pourtant pas si mauvais que ça… » explique avec malice la présidente.

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, dans ce petit pays réputé pour avoir une économie financière florissante, le club de hockey sur glace du Tornado, bénéficie certes de l’aide de la marque Skoda, son principal sponsor. Mais il ne roule pas pour autant sur l’or et doit faire attention à la gestion de sa trésorerie. « En ce qui nous concerne, nos joueurs ne sont pas payés du tout, dit la présidente. Ils payent même leurs licences. Toutefois, ils ne sont pas à plaindre car beaucoup travaillent dans des banques ou dans les diverses communautés européennes. Pour eux, jouer au hockey sur glace est avant tout un loisir. »

Entraînée par Petr Fical, qui a la double nationalité (tchèque et allemande), l’équipe du Tornado bénéficie des conseils avisés de ce célèbre hockeyeur qui a représenté l’Allemagne dans plusieurs Championnats du Monde et aux Jeux Olympiques d’hiver. Même s’ils ne ménagent pas leurs efforts sur la glace lors des matches, les hockeyeurs de Luxembourg prennent visiblement beaucoup de recul avec leur engagement dans le championnat de France qu’ils considèrent avant tout comme une détente. Au point de se relâcher un peu trop parfois comme lors de ce déplacement épique que raconte la présidente : « Nos joueurs ont parfois de mauvaises connaissances géographiques. En effet, notre capitaine, qui est mon propre fils Ronny, emmenait les deux gardiens de but dans sa voiture pour aller à Epinal. Malheureusement, il a pris la direction de Strasbourg et n’a remarqué que juste en arrivant devant Strasbourg qu’il avait pris la mauvaise direction ! Un joueur a dû remplacer le gardien lors du premier tiers-temps avant que les trois autres n’arrivent enfin à Epinal. »

Il faut noter cependant que de nombreux joueurs du Tornado font partie de l’équipe nationale et s’entraînent tout le long de l’année pour défendre également les couleurs du Luxembourg.  « Notre but est de faire perdurer l’histoire du hockey au Luxembourg et de transmettre notre passion pour ce sport aux générations futures. Tornado est un club amateur et doit le rester. Nous encadrons plusieurs centaines de jeunes joueurs et observons avec plaisir leur évolution. L’esprit de compétition est au rendez-vous et s’allie parfaitement à l’esprit d’équipe qui a fait évoluer le club et ses joueurs tout au long de ces dernières années. La relève est garantie par un programme spécifique pour faire perdurer le hockey sur glace dans notre petit pays avec plus de 200 licenciés dans nos équipes jeunes : espoir, minimes, benjamins et poussins », conclu la présidente Monique Scheier-Schneider qui est la secrétaire de la fédération luxembourgeoise de hockey (depuis 1992), tandis que son frère Alain est le président. Bref, au Luxembourg, le hockey sur glace est avant tout une affaire de famille.

 

(c) Photos : Tornado du Luxembourg